Abd el-Kader ben Muhieddine ou Abd el-Kader el-Djazaïri ( : — né le 6 mai ou le 6 septembre 1808 près de Mascara, Algérie, décédé le 26 mai 1883 à Damas, Syrie — est un homme politique, chef militaire et ifrenide qui résista longtemps à l'armée coloniale française lors de sa conquête de l'Algérie et fut également écrivain, poète, philosophe et théologien soufi. Il est considéré comme le premier créateur de la nation algérienne[1] et le symbole de la résistance algérienne contre le colonialisme et l'oppression française[2]. De plus, son petit-fils Émir Khaled est considéré comme le premier fondateur de l'identité et du nationalisme algérien
Origines et éducation musulmane ]
Abd el-Kader est le troisième fils de Sidi Muhieddine, cheikh de l'ordre soufi Qadiri et auteur d'un "Kitab rshad al-muridin" à destination des novices dans la gnose[4], et de Zohra une femme cultivée, fille du cheikh Sidi Boudouma, chef d'une zaouïa assez influente de l'époque située à Hammam Bouhadjar (Ouest algérien). Il est né probablement le 6 mai ou le 6 septembre 1808 à El-Guetna (« les Tentes »), dans la région de Mascara, sur la route d'Oran.
Selon les historiens français, l'émir Abd el-Kader fait remonter ses origines d'une part à la tribu berbère des Banou Ifren[5],[6] (Zénètes). D'autre part, l'émir serait un des descendants du prophète Mahomet[7].
Enfant précoce, il pouvait lire et écrire dés l'âge de 5 ans, était autorisé à commenter le Coran et les traditions prophétiques à 12 ans, et deux ans plus tard, porta le titre de "Hafîz", destiné à ceux qui savent le Coran, dans son entièreté, par cœur.[8] Son éducation religieuse soufiste, passe, dès huit ans, par le pèlerinage avec son père à la Mecque (le Hajj) puis se poursuivit chez Ahmed Bilhar, son oncle paternel, par l'étude du Coran, les principes des sciences physiques et morales, de la géométrie et de l'astronomie, la gymnastique, l'exercice du cheval et le maniement des armes. Enfin, Muhieddine envoya son fils dix-huit mois à Oran, chez Sidi Ahmed ben-Kodja, qui lui enseigna la politique. Plus tard aussi, sans perdre cette curiosité caractéristique, il conversera, avec les plus grands esprits de son époque, de Platon, Pythagore ou Aristote, et se plongera dans l'étude d'ouvrages traitant "de l'ère des Califes, sur l'histoire ancienne et moderne, la philosophie, la philologie, l'astronomie, la géographie, et même des ouvrages de médecine."[9] Il faut aussi signaler sa mémoire phénoménale grâce à laquelle, alors qu'il était en captivité, il pouvait citer les philosophes grecs et de nombreux écrits (dont la Muqaddima de Ibn Khaldun) sans les avoir à proximité.[10]