هذا سوجي رقم 2 ساهل وشباب حاولو فيه
TEXTE : Mostefa Lacheraf, un des grands fils de l’Algérie. Immense écrivain, il avait été dans les premières années de sa jeunesse un acteur de l’histoire nationale et l’un des artisans de la Révolution qui devait amener l’indépendance de l’Algérie, Mostefa Lacheraf raconte cette journée particulière du 22 octobre 1956.
Un jour, on nous avait demandé à tous les cinq de sortir dans la cour pour complaire au photographe d'un journal.
C'était la première fois depuis notre arrestation que nous nous voyions ensemble et ce fut pour nous une minute de joie, l'occasion d'échanger librement quelques mots et de nous sentir très près les uns des autres. Il y avait la garde habituelle qui, dans la cour, fut encore renforcée, constituant derrière nous un véritable rideau. Nous avions d'ailleurs les menottes. A cette brève «sortie» dans la cour assistait un haut fonctionnaire de la police – vraisemblablement- le sous directeur de la DST. Après la pose devant le photographe, j'entendis soudain Ben Bella dire à haute voix au sous-directeur de la DST : «Qu'on nous tue proprement au moins...» Le reste de ses propos concernait précisément cet inspecteur à tout faire qui se trouvait dans la cour et qui se mêlait aux journalistes. Ben Bella levait les mains qui étaient attachées aux menottes et d'une voix ferme et impressionnante se déchaînait contre le policier importun.
Quand nous regagnâmes nos cellules, je me rappelle avoir vu le sous-directeur morigéner sévèrement le policier en question dans le couloir et lui dire sur un ton très dur : «Occupez-vous de votre travail et ne faites plus la mouche du coche !» Depuis ce jour – tout le monde en fut témoin – nous n'eûmes pas de plus zélé serviteur que ce policier hier encore arrogant et moqueur.
Nous avions appris vaguement, en lisant de vieux bouts de journaux dans les latrines, qu'il était question de nous transférer en France.
Nous parvînmes au cours d'un repas surveillé à échanger quelques mots à ce sujet. Dans un sens, cela nous plaisait mais donnait aussi libre cours à nos illusions.
Boudiaf exprima ce que nous croyions être le but de notre futur transfert en disant qu'il s'agissait d'une sorte de mise en scène, après laquelle le gouvernement français ouvrirait des négociations avec nos responsables. Le soir de cette même journée, le directeur de la DST, entouré de deux de ses collaborateurs, nous confirma officiellement dans son bureau où il nous avait tous réunis la nouvelle de notre départ pour Paris, dans la nuit. A cette nouvelle, nous étions tous plus détendus qu'à l'ordinaire. Peut-être aussi que l'idée de notre voyage s'associait inconsciemment à celles d'éventuelles négociations, ou tout au moins de contacts. En descendant les escaliers pour regagner nos cellules, je dis à Aït Ahmed qu'il ne fallait pas accepter de prendre part aux négociations dans notre état actuel de détenus et qu'il serait préférable de les ouvrir ailleurs qu'en France, une fois que nous serions libres. Aït Ahmed – qui y pensait comme moi et sûrement comme nous tous – m'approuva.
Mostefa Lacheraf. El Watan, le 12/08/2008.
DST: Direction de la Surveillance du Territoire.
QUESTIONS
I. COMPREHENSION : (12points)
1. Mostefa Lacheraf est :
• écrivain et photographe.
• politicien et artiste.
• témoin et journaliste. Recopiez la bonne réponse.
2. « Un jour, on nous avait demandé à toi, à tous les cinq de sortir dans la cour »
- De quel jour s’agit – t – il ?
3. Relevez du texte, quatre (04) mots appartenant au champ lexical de « la prison ».
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4. « il y avait la garde habituelle » ;
« nous parvînmes au cours d’un repas surveillé… » ;
A qui renvoient les pronoms soulignés ?
5. Classez les expressions suivantes dans le tableau ci – dessous : la garde habituelle – Ait Ahmed – collaborateurs – le gouvernement français – la D.S.T – inspecteur – responsable – détenus.
Colonisateur colonisé
- ………………………………. - ………………………………….
6. Il est demandé aux détenus de sortir dans la cour de la prison pour :
• Prendre une pause déjeuné ;
• Recevoir des visiteurs au parloir ;
• Prendre des photos pour un quotidien. Recopiez la bonne réponse.
7. Je dis à Ait Ahmed qu’il ne fallait pas accepter de prendre part aux négociations dans leur état actuel de détenus.
- Réécrivez cet énoncé en commençant ainsi :
Je dis a dit à Ait Ahmed : « ………………………. ».
8. « cela nous plaisait mais donnait aussi libre cours à nos illusions …» le mot souligné veut dire :
• imaginations ;
• admirations ;
• ambitions. Recopiez la bonne réponse.
9. Complétez l’énoncé ci-dessous avec les mots pris dans la liste suivante : Chefs de la révolution – transfert – négociations – directeur de la D.S.T – illusion.
A l’annonce de leur ………en France par le………les cinq ………éprouvèrent un sentiment de détente parce qu’ils avaient l’……….que des………étaient en vue.
10. Quelle est la visée communicative du texte.
بالتوفيق لكم