نزيد نعييك شوية ماعليش لخصيلي الفقرة هذه
Comment empêcher cet avilissement insidieux ? Il se fait en nous tous, inconsciemment. La plus ferme volonté d'être fidèle à cette simplicité, à cette pureté de pauvre dans laquelle on est né, se défait, sans qu'on y pense, et au bout du compte, quand on a longtemps vécu, il vient un jour où il faut bien s'avouer et reconnaître sa défaite. On n'est pas resté soi. Il peut bien y avoir dans ces réflexions quelque masochisme. Mais comment se mentir à soi-même ? On est devenu un bourgeois. C'est une espèce qui tend à la tranquillité. Tout commence avec la sécurité que donne quelque argent, quelque surplus. Un peu plus d'argent encore et l'on est « à son aise». C'est un grand bonheur dans l'instant qui passe et qui détruit tout souvenir. On oublie avec délices, ou, si l'on se souvient, ce n'est que pour mesurer assez fièrement les merveilleux progrès qu'on a faits et comme s'est éloignée la misère. On ne manque pas de s'en attribuer tout le mérite. « Parvenu ». Vient le *******ement de soi et la vanité. On est tout prêt à penser qu'il faut être un peu fainéant pour demeurer pauvre. Vous voilà riche, tout à fait riche, tout fidélité perdue. Il faudrait du génie pour seulement imaginer la pauvreté universelle et les pauvres, s'il y en a, autrement que comme une espèce triste et dangereuse, celle-là même qu'on frôle tous les jours et contre laquelle on est en garde