1920-1948: Mandat britannique sur la Palestine
Les tensions entre communautés juive et arabe s'accroissent à partir de 1920, à la suite de l'augmentation de l'immigration juive. ہ partir de 1921, cette opposition arabe est incarnée par le Grand Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini. Les premières émeutes anti-juives se produisent aux mois de mars et avril 1920 à Jérusalem, puis en mai 1921 à Jaffa et contre des établissements agricoles. Ces émeutes font plus de 50 morts et sont attribuées par la commission Haycraft nommée par les Britanniques à la colère arabe contre l'immigration juive2. Cela débouche sur la publication du premier Livre blanc, dit le livre blanc Churchill, visant à rassurer les Arabes, en limitant l'immigration juive. Mais ces émeutes débouchent aussi sur la création des unités de défense juive, la Haganah, à partir des unités de l'organisation Hashomer.
Des motivations religieuses sont à l'origine d'affrontements autour du Kotel à Jérusalem en 1929 et amène à l'aggravation brutale de la situation avec de violentes émeutes antijuives à Hébron, Jérusalem et Safed, qui font près de 150 victimes juives et une centaine de victimes arabes. Pour la première fois depuis l'époque des Croisés, les Juifs sont obligés de quitter Hébron, leur seconde ville sainte. Le quartier juif de Hébron est détruit.
De nouveau, les Anglais nomment une commission d'enquête qui tend à dédouaner le grand mufti de Jérusalem de ses responsabilités2 et qui aboutit à un second livre blanc restreignant les acquisitions foncières et l'immigration juive9. Chaïm Weizmann obtient dès 1931 la quasi-annulation de ce livre blanc, ce qui va entraîner la confrontation directe des Arabes et des Anglais9.
Pendant ce temps, les populations arabes s'organisent. En 1928, institutionnalisation de revendications par des comités de grève. Ils revendiquent l'arabité de la Palestine, et les habitants font valoir leurs droits. Après une période de violents affrontements anglo-arabes, de 1933 à 1936, les Arabes constituent le 25 octobre 1936 le Haut Comité arabe, sous la direction du grand mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini pour faire face à l'agence juive. En 1936, c'est la grande révolte arabe en Palestine, finalement écrasée en 1939. Le développement du peuplement juif en est une des causes importantes. Alors qu'au début du XIXe, il y avait 1 Juif pour 40 Arabes, en 1947, il y en aura 1 pour
policiers juifs et politiquement par une nouvelle commission d'enquête, sous la direction de Lord William Peel, qui propose un premier partage de la Palestine : une région juive (la Galilée et partie de la plaine côtière), une région arabe (Judée-Samarie et Néguev) et une région sous contrôle britannique (Jérusalem)9. Les Juifs refusent le plan en espérant l'améliorer. Le Haut Comité arabe le rejette totalement, mais l'émir Abdallah de Transjordanie l'accepte9. Après l'assassinat du commissaire régional britannique en Galilée, la répression anti-arabe par les Anglais est très dure (plus de 5 000 morts), le Haut Comité arabe dissous et Amin al-Husseini exilé10.
En 1939, devant les menaces de guerre avec l'Allemagne, les Anglais veulent éviter l'instabilité et que les Arabes ne rejoignent les forces de l'Axe. Ils ont également besoin de s'assurer le soutien du monde arabe (et de son pétrole), qui risque autrement de s'allier avec Hitler. Ils publient en mai 1939 un troisième Livre blanc qui réduit drastiquement l'immigration juive en Palestine (10 000 visas par an pendant 5 ans et 25 000 visas de réfugiés et, de fait, seuls 15 000 immigrants arrivent en Palestine de 1939 à 194510), qui interdit la vente de terre aux Juifs sur 80% du territoire et qui promet la création d'un ةtat palestinien indépendant unitaire (donc à majorité arabe) dans les 10 ans10. Ce livre blanc est refusé par les institutions sionistes et il y a une politique d'immigration illégale à partir de 1939. Cependant, la majorité des sionistes de Palestine se range loyalement aux côtés des Britanniques contre le IIIe Reich au cours de la guerre. Aussi, à la déclaration de guerre, Ben Gourion peut-il déclarer : « Nous ferons la guerre comme s'il n'y avait pas de Livre Blanc, et nous combattrons le Livre Blanc comme si la guerre n'existait pas »11. De leur côté, les Arabes acceptent les termes de ce livre blanc, même si le Grand Mufti de Jérusalem demande l'indépendance immédiate de la Palestine. En mai 1942, le congrès sioniste de Biltmore adopte un programme qui revendique en vain la formation d'un ةtat juif sur toute la Palestine, avec une immigration illimitée et la création d'une armée juive.
Malgré les souhaits d'une commission d'enquête anglo-américaine d'accorder 100 000 visas pour la Palestine pour résoudre le problème des réfugiés, les Anglais interdisent toute immigration légale et la Haganah se consacre à favoriser l'immigration clandestine et 70 000 illégaux peuvent rejoindre, depuis l'Europe, la Palestine12.
En 1944, les premières actions armées contre les Britanniques sont menées par des organisations militaires sionistes clandestines que sont l'Irgoun et le Lehi. En 1945, la pression sioniste s'accentue, pour permettre l'accueil en Palestine des rescapés des camps de concentration nazi. Le Royaume-Uni s'y oppose. La Haganah lance à son tour des actions armées contre le Royaume-Uni. La découverte de l'Holocauste (ou Shoah) provoque un courant de sympathie pour la cause sioniste. L'affaire de l'Exodus 1947, où 4500 réfugiés se voient contraints de retourner en Allemagne, bouleverse aussi l'opinion mondiale.
En mai 1946, le Royaume-Uni abandonne sa tentative de trouver une solution, ne voulant pas imposer une solution aux 2 parties.
La Grande-Bretagne confie alors le dossier à l'Organisation des Nations unies qui, avec le soutien conjoint des ةtats-Unis et de l'Union soviétique (aux ةtats-Unis, le Président Truman considère que le réservoir des votes juifs peut lui être important; l'Union Soviétique considère le sionisme comme un moyen de chasser le Royaume-Uni du Moyen-Orient) et malgré l'opposition de tous les pays arabes, votent le plan de partage de la Palestine, le 30 novembre 1947, ce qui provoque des manifestations de joie de la part des Juifs et de colère de la part des Arabes de Palestine. Ce plan de partage divise la Palestine en trois secteurs, l'un arabe, l'autre juif et le troisième, la ville de Jérusalem, international.
Déclaration de l'indépendance d'Israël le 15 mai 1948
Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'état d'Israël, immédiatement attaqué par les états arabes voisins.2.
*الجزء الرابع*