La maladie de Basedow ou Graves Basedow, est une thyroïdite, une maladie auto-immune de la thyroïde provoquant une hyperthyroïdie accompagnée de signes cliniques spécifiques. Il s'agit de sa forme la plus fréquente.
Elle doit son nom à Carl von Basedow.
Sommaire [masquer]
1 Épidémiologie
2 Physiopathologie
3 Éléments cliniques
3.1 Hyperthyroïdie
3.2 Signes et symptômes plus spécifiques de la maladie
4 Diagnostic
4.1 Biologie
4.2 Imagerie
4.3 Association à d'autres maladies auto-immunes
5 Traitement
6 Notes et références
Épidémiologie[modifier]
La maladie de Basedow peut toucher tout le monde, mais essentiellement les individus entre 40 et 60 ans. Elle est cinq à dix fois plus fréquente chez les femmes. Elle est la cause de près des trois-quarts des hyperthyroïdies1.
Il existe un facteur génétique comme l'atteste une atteinte concomitante chez de vrais jumeaux2 ainsi que la présence d'antécédents familiaux3.
Le tabagisme multiplie par dix le risque de sa survenance et augmente les risques de complications[réf. nécessaire].
Physiopathologie[modifier]
L'auto-immunité se développe à partir des anticorps anti-récepteurs de la TSH, dans lequel le corps fabrique des anticorps pour le récepteur de la thyroïde-stimulant hormone (TSH-R). Ces anticorps se lient aux récepteur TSH qui se trouvent sur les cellules qui produisent des hormones thyroïdiennes , ce qui entraîne une production anormalement élevée de T3 et T4.
Éléments cliniques[modifier]
Ils comprennent l'association de signes d'hyperthyroïdie et de signes plus spécifiques de la maladie.
Hyperthyroïdie[modifier]
Article détaillé : hyperthyroïdie.
Elle se caractérise par une asthénie, un amaigrissement contrastant avec un appétit conservé, voire augmenté, hypersudation, des attitudes d'évitement de la chaleur. Il peut exister des troubles psychologiques, une agitation, une nervosité, un tremblement, une soif permanente avec augmentation des mictions (polyurie-polydipsie)
L'examen clinique montre une fréquence cardiaque accélérée (tachycardie), voire un rythme irrégulier.
Signes et symptômes plus spécifiques de la maladie[modifier]
Goitre (augmentation de volume de la thyroïde), Exophtalmie (les yeux sortent de leur orbite), Myxœdème, Gynécomastie[réf. nécessaire]
Diagnostic[modifier]
Biologie[modifier]
L'hyperthyroïdie est démontrée biologiquement par un taux de TSH effondré dans le sang avec un taux élevé de triiodothyronine (T3) et de thyroxine (T4). En cas de Basedow, il existe une élévation du taux d'anticorps anti récepteurs à la thyréostimuline ("TRAK") et des TSI (Thyroid stimulating immunoglobulins).
Imagerie[modifier]
La scintigraphie thyroïdienne consiste en la visualisation du captage (fixation) de cet organe d'un composé radioactif. Elle montre typiquement une thyroïde augmentée de volume et hyperfixante. Elle permet de différentier la maladie de Basedow d'autres causes d'hyperthyroïdie, comme un nodule, dit « toxique », par exemple.
La vascularisation du goître est augmentée et peut être démontrée par un doppler de la thyroïde.
Association à d'autres maladies auto-immunes[modifier]
Insuffisance surrénale
Myasthénie
Thyroïdite d'Hashimoto
Diabète de type 1
Traitement[modifier]
Les trois options sont la prescription de médicaments Antithyroïdiens de synthèse (dimazole et propylthiouracile), l'ablation chirurgicale de la thyroïde et l'emploi d'iode radioactif (iode 131 : Irathérapie), détruisant ainsi sélectivement la glande. Ces trois traitements ont une efficacité comparable mais le taux de rechute est plus élevé avec les médicaments (près de 40%) qu'avec les deux autres méthodes4. Le choix de l'une ou l'autre des options dépend d'un certain nombre de paramètres, dont font partie les habitudes locales (les États-Unis recourant de manière beaucoup plus fréquente à l'iode radioactif en première intention que l'Europe5).
L'exophtalmie nécessite une prévention des lésions oculaires, secondaire à une couverture insuffisante des paupières avec un risque de lésion de la cornée. Plus rarement, elle doit être traitée pour elle-même.