ãäÊÏíÇÊ ÇáÌáÝÉ áßá ÇáÌÒÇÆÑííä æ ÇáÚÑÈ - ÚÑÖ ãÔÇÑßÉ æÇÍÏÉ - Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète(6)
ÚÑÖ ãÔÇÑßÉ æÇÍÏÉ
ÞÏíã 2014-08-13, 15:03   ÑÞã ÇáãÔÇÑßÉ : 3
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Emir Abdelkader
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ÇÝÊÑÇÖí Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète(3)

Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète(3)




34. Alliance entre l' occupation
et les traîtres: alaouites Glaoui

Pour y parvenir, Hafid avait un puissant féodal dans sa poche, Madani El Glaoui, personnage sans scrupule. Il dominait ses amis et ses ennemis. Il avait profité du foutoir des premières années du règne d'Abdelaziz pour étendre son petit domaine familial. C'est Hassan Ier ( père des deux sultans qui se disputaient le trône en ce moment) qui lui avaient mis le pied à l'étrier. Depuis, Madani avait pris le grand galop.

Mais il est indispensable de préciser que la famille Glaoui doit tout au Palais: le grand-père de Madani était un petit marchand de sel, un colporteur qui faisait du porte à porte dans la montagne entre Demnat et Telouet et qui s'était taillé un petit fief à la mesure de ses ambitions commerciales. Mince personnage qui n'aurait pas eu de descendance dangereuse sans l'intervention du Palais. C'est Hassan Ier qui l'a inventé (l'histoire de sa harka en déroute). C'est ce que refuse d'avouer son arrière-petit-fils Hassan II qui écrit dans "Le Défi" (Albin Michel, Paris, 1976, p.45) "Thami el Glaoui représentait cette féodalité anachronique, férocement égoïste et capable de tout pour défendre ses privilèges…"

Cette féodalité est née au XIXème siècle à cause de l'anarchie profonde inhérente au pouvoir alaouite rejeté par l'ensemble du pays.

Hassan Ier, à bout de forces, a fabriqué Madani El Glaoui pour dominer en son nom les masses montagnardes qui n'en voulaient pas, s'étant toujours fort bien gouverné elles-mêmes. Ce sera exactement l'attitude du Protectorat incapable de soumettre la montagne par la force: chaque paysan est un soldat, chaque maison une forteresse. Alors on fait faire la police par de petits tyrans locaux qui veulent devenir gros.

Le Palais a mis au point une méthode reprise intégralement par les occupants. Les méthodes des Glaouis étaient tellement odieuses que les officiers d'affaires indigènes en poste dans leur fief en deviendront même anticolonialistes, ce dont on se plaignait beaucoup à la Résidence.

Mais n'anticipons pas. Le mensonge d'Hassan II est si intolérable qu'il fallait le dénoncer immédiatement: les grands féodaux du sud (et d'ailleurs) ont tous été investis par le sultan et par personne d'autre. Avec, je l'ajoute, une mission précise: faire suer le burnous. Madani el Glaoui l'avait fait avec une repoussante efficacité et un sens de l'initiative qui donneront de bien mauvaises habitudes à la famille: Mohammed V l'éprouvera un jour!

Pour l'instant Madani, maître du passage obligé de l'Atlas entre le Sahara, les plaines atlantiques et Marrakech, était devenu le maître du débouché des derniers ports sahariens et il était tout puissant dans le haouz, plaine fertile qui entoure Marrakech. Moulay Hafid croyait l'avoir choisi comme principal lieutenant.


35. Le traître Hafid plus rusé que le traître Glaoui !

Mais c'était Madani El Glaoui qui avait choisi Moulay Hafid, car le petit rongeur de Telouet, aux dents longues, voulait faire du Haouz un royaume indépendant (du sultan de Fèz) dont il deviendra lui-même "sultan". Mais comme il lui fallait un paravent, au moins pendant un certain temps, il aurait fait de Moulay Hafid le sultan de ce nouveau royaume dont il aurait été le "Bah Ahmed". Il avait proposé le marché à Hafid dès 1906, mais le frère du sultan régnant n'avait pas encore osé accepter.

Hafid hésita un an, puis le 16 août 1907, il convoqua des notables de la ville et de la province dans son palais de Marrakech. Il y avait là Si Taïeb El Goundafi, grand maître de la route de Marrakech à Taroudant, et les principaux des caïds des Rehamna. Hafid leur dit que si eux et leurs hommes se rangeaient à ses côtés, il les mènerait "au combat contre les Français et chasserait le traître Abdelaziz, coupable d'avoir livré la terre marocaine à l'envahisseur."

Hafid se garda bien de leur dire que seul le trône d'Abdelaziz l'intéressait et que la guerre sainte était le cadet de ses soucis. C'était un détail aussi pour ses complices caïds qui voulaient davantage d'argent, donc davantage de pouvoir, et si les Français ne les empêchaient pas de faire leurs affaires, les français n'étaient pas indésirables.



36. Glaoui sortit son poignard,
et l'obligea de signer la Béiyâ ÈíÚÉ.

La bourgeoisie féodale rurale et surtout citadine a toujours trahi la cause du peuple, imitant en cela fièrement le makhzen alaouite. Le rusé Hafid était tellement sûr de la réponse de ces féodaux voraces que la Béiyâ ÈíÚÉ, l'acte d'allégeance, était déjà prête. Pour respecter la coutume, l'on présenta le précieux papier au plus vieux des assistants, le caïd Mouley Mustapha, oncle par alliance d'Abdelaziz et de Hafid. A la surprise générale le vieil homme refusa de signer. Ou il était fou, ou il était mal informé, il croyait Abdelaziz capable de mater ces mutins. Madani El Glaoui fit alors preuve de ce grand sens politique qui devait charmer Lyautey. Il sortit simplement son grand poignard courbe, son "khanjar" et demanda à Mustapha pourquoi il ne voulait pas signer.

Quoique fort versé dans le droit musulman, c'était son métier, l'oncle des sultans rivaux ne trouva pas d'argument convainquant, après tout l'essentiel était que le pouvoir reste dans la famille, alors qu'importe le neveu pourvu qu'on ait l'ivresse du pouvoir! Subjugué par la forte simplicité du seigneur de l'Atlas, Moulay Mustapha signa illico l'acte d'allégeance et tout le monde l'imita. Il faut préciser que le palais d'Hafid était encerclé par 500 cavaliers Glaoua, fusil chargé sur la hanche.

C'était encore une fois une belle manifestation de ce "consensus populaire" qui, selon Hassan II, a toujours présidé au choix des sultans alaouites.

Une poignée d'oulémas représentant la communauté, à qui ce rôle revenait depuis des siècles, jeta aussitôt l'anathème sur Hafid, pour l'excellente raison qu'ils étaient à Fèz, à quelques pas des derniers fusils qui restaient à Abdelaziz.

Raissouli qui était pratiquement indépendant dans le Nord choisit Hafid parce u'il était le plus loin (650km) et bien que ce soit Abdelaziz qui l'ait naguère nommé pacha de Larache.


37. En 1907 Abdelaziz ne régnait
- en réalité - que sur son palais de Fèz

Si la bande des voleurs qui régnaient sur une grande partie Maroc, sous le (faux) nom d'"alaouites", Bou H´mara, lui, qui régnait sous le (faux) nom de Sidi Mohammed - dans l'Oriental - ne se prononça ni pour Hafid ni pour Abdelaziz: il était le seul maître dans sa région.

La Chaouia (Casablanca) et le Gharb (Kénitra) demeurèrent "azizistes", puisque - ils étaient occupés par les troupes françaises venus protéger Abdelaziz au nom des signataires du traité d'Algésiras. Mais Hassan II prétend - un autre mensonge royale - (dans son "Défi", p.12): qu'"il est indiscutable qu'Abdelaziz était soutenu par l'ensemble des masses marocaines et régnait d'Oujda aux rives du Sénégal"!

Hassan II a du reste une façon désinvolte de prouver que l'autorité d'Abdelaziz s'étendait jusqu'à Andar (Saint-Louis du Sénégal): "quand les français avaient franchi le fleuve Sénégal pour pénétrer au Sahara, le sultan avait demandé à son représentant à Tanger, le caïd Abdellah ben Saïd, de protester solennellement ." (loc. cit.)

Il fallait évidemment que cet acte d'héroïsme tranquille ne demeurât point inconnu.

Malheureusement Hassan II ne donne pas les lettres de protestation de son "glorieux" prédécesseur contre l'occupation de la Chaouia, pourtant plus dangereuse et plus proche que celle du Sahara aux frontières du Sénégal ! Et pour cause…

En cette année 1907, Abdelaziz ne régnait plus que sur son palais isolé de Fèz: quelques hectares.


38. Comment les sultans alaouites
s'installent-ils au pouvoir ?

Manipulé par une poignée de notables ambitieux, Hafid prépara une armée. Tous les souverains alaouites se sont installés de cette façon: légitimés à la force des baïonnettes; maintenus jusqu'à ce que des baïonnettes plus fortes ou plus nombreuses imposent une nouvelle "légitimité", tout aussi "légitime" que la précédente, mais moins que la suivante!

Le noyau de cette armée, c'étaient les 500 cavaliers Glaoua. Le caïd M´tougui (Ouest de Marrakech) qui s'était réveillé un peu plus tard et détestait le Glaoui, son rival, fournit très vite deux cents hommes pour bien marquer son soutien inconditionnel et aussi enthousiaste que récent à la cause hafidiste.

Avec le contingent du Goundafi et celui des R´hamna, Hafid disposait de 1.200 hommes dévoués à leur caïds respectifs. Madani brusqua les choses, de tels alliés étant si peu sûrs, se nomma ministre de la guerre, parachuta son frère T´hami (qui sera plus tard le père biologique du future Hassan II) pacha de Marrakech, base de départ obligée, mais trop fraîchement convertie pour être sûre.

T´hami El Glaoui avait tout juste vingt ans. C'est lui que les français appellent "le" Glaoui, le "fastueux" seigneur de l'Atlas qui faisait se pâmer les belles touristes qu'il recevait à sa table "avec une allure folle", à qui il donnait un diamant à la fin de la petite réception, diamant offert bien malgré eux par ses malheureux sujets pressurés: les réserves des greniers vidés par ses hommes de main se transforment en joyaux.

Pour l'instant il se faisait encore tout petit dans l'ombre de son frère: Madani mourra bientôt, et T´hami déshéritant tous ses neveux, au mépris de toutes les lois, fera main basse sur la totalité de l'héritage. Un véritable hold-up: il aura très vite retenu les leçons du maghzen alaouite.



39. La propagande juive rusée
au service de Hafid à Paris

Hafid n'oubliera pas l'opinion publique internationale: il avait recruté - tout s'achète - F. Weisgerber, un Juif "français", vivant à Marrakech, qui faisait pour lui la tournée des envoyés spéciaux de la presse française et qui leur tenait un petit discours de propagande talmudique rusé, après leur avoir tendu une main généreusement garnie de vieux doublons espagnols (de l'or dont la valeur augmentait régulièrement).

L'envoyé spécial du "Temps" (équivalent du "Monde" de notre époque) raconte comment cet envoyé très spécial vint lui vanter les mérites de son "maître", ses qualités de cœur et d'esprit, son amour du progrès, sa sympathie pour la France, sa générosité envers les étrangers (c'est vrai) etc…

On peut trouver curieux que ce sultan "choisi" - le Glaoui - pour faire la guerre à l'envahisseur puisse éprouver une telle sympathie pour eux. Sa générosité n'avait sans doute pas de limite. Sa propagande en avait davantage: son courtier se fit proprement éjecter des salles de rédaction parisiennes, car Hafid l'avait même envoyé à Paris. Cet escroc présentera en 1914 la facture de ses voyages à la Résidence qui la lui règlera sans discuter!



40. L'argent des paysans marocains
au service d' Abdelaziz à Paris

C'est aussi à Paris que Abdelaziz - le frère de Hafid - tenta de sauver son trône grâce au Mont de Piété. Je m'en explique: le sultan avait acheté huit millions de bijoux au début de son règne avec l'argent laissé par son père Hassan Ier. L'été 1907, il ne lui restait plus que ça pour équiper quelques troupes contre son frère. Il envoya donc un homme de confiance à Paris avec ses pierres précieuses. Les bijoutiers de la place Vendôme, après d'incroyables discussions de maquignons, en offrirent des sommes dérisoires. Le sort de la monarchie se jouait dans les arrières boutiques du 2ème arrondissement de Paris: on nage dans la grandeur (et ils se rattraperont avec son petit neveu Hassan II ! ).

L'homme du sultan se résigna à aller au Mont de Piété comme n'importe quelle ménagère parisienne dans la dèche. Le Crédit Municipal, "Chez Ma Tante" comme disent les parisiens reprenant l'expression d'un prince notoire qui couvrait ainsi son besoin d'argent sans élever les soupçons, en offrit royalement 1,2 million au grand oncle d'Hassan II. videmment, Abdelaziz ne pourra jamais dégager ses joyaux.

Une fois de plus l'argent extorqué aux paysans marocains se retourne contre eux: ce fut suffisant pour qu'une petite troupe armée partît de Fez pour Rabat.



41. La monarchie:
le seul facteur de division au Maroc

"La monarchie est le seul facteur d'unité au Maroc" dit Hassan II: en 1907 c'était le seul facteur de division.

Les deux armées des frères ennemis allaient ratisser le pays en le mangeant au sens propre, car leurs royaux commanditaires n'avaient pas de quoi nourrir leurs soldats:

Alors on vidait les silos des villageois, on razziait leurs troupeaux si bien que les fils des paysans terrorisés par leurs "sultans" gagnaient le maquis pour sauver au moins leurs vies et celles de leurs enfants, et la vertu de leurs femmes, à défaut de sauver leurs récoltes et leurs économies.

Effectivement, les sultans faisaient l'union nationale contre eux!

Mais les forces populaires étaient malheureusement atomisées: c'était la tâche essentielle des Alaouites depuis Moulay Ismail, le "grand homme" de la famille.

Les citadins s'enfermaient frileusement derrière leurs murailles: quelque soit le sultan vainqueur militaire, l'on savait qui serait la victime….

Cela durait depuis si longtemps!

C'est encore la riche bourgeoisie qui s'en tirait le moins mal, car elle pouvait acheter sa tranquillité.

Le prolétariat des villes, ne possédant rien que sa peau n'avait rien à perdre.

Les paysans seuls risquaient de tout perdre. Et ils le perdaient à chaque fois que le sultan partait en guerre contre des prétendants ou contre des sujets révoltés.

Pillages, viols, moissons incendiées, arbres fruitiers coupés, maisons détruites, les sultans ont évidemment beaucoup fait pour désertifier le Maroc.

Il faut trente seconde pour couper un amandier, quinze pour qu'il donne son maximum! Les sauterelles ne font pas mieux!

En septembre 1907 Abdelaziz quitta donc avec 2000 hommes Fèz: il voulait voir Lyautey et le consul Régnault à Rabat. "Il se remit entièrement entre leurs mains et les supplia de l'aider dans la lutte qu'il allait avoir contre son frère" écrit un contemporain.

Pour Hassan II - dans son Défi - cette inqualifiable lâcheté devient: "Lorsqu'un pays (le Maroc) se trouve isolé, il doit éviter l'épreuve de force qui le ferait tomber dans une plus grande servitude." Se jeter dans les bras de l'occupant était évidemment - pour Hassan II - "le meilleur moyen d'échapper à la servitude"!



42. La devise des alaouites:
"moi et l'ennemi juif contre mon frère"

Alors que le pays tout entier n'attendait qu'un geste du sultan pour se soulever: en quelques semaines le Maroc aurait pu avoir 300.000 hommes en armes décidés à se battre pour leur juste cause.

Au lieu de cela ce traître sultan allait se jeter dans les bras de l'occupant pour demander des secours contre son propre frère et contre son pays !

Les Français allaient, sans le vouloir, bien évidemment, donner un solide coup de main aux adversaires d'Abdelaziz. Les Français l'achevèrent en lui remettant en grande pompe le cordon français de Grand Officier de la Légion d'Honneur. Les "hafidistes" exploitèrent à toute vitesse cet événement. C'est comme si les occupants juifs de la Palestine d'aujourd'hui se mettent à soutenir leur laquai Dahlan contre leurs protégé Mahmoud Abbas!.

Hafid n'était pas plus scrupuleux, mais il était plus rusé et plus discret: pour alimenter sa guerre contre son frère, puisqu'il ne disposait pas des "bijoux de la couronne" comme son frère Abdelaziz et qu'il n'avait rien à porter au Mont de Piété, il se *******a des subsides fournis allègrement par une grosse famille de banquiers juifs sionistes d'allemagne, les Mannesmann qui eux, avaient parfaitement compris le jeux débile des deux frères: et souhaitaient investir depuis longtemps. Ces juifs sionistes rusés soutinrent Hafid parce que les français soutenaient Abdelaziz. Si les Français avaient soutenu Hafid, ils auraient donné de l'or à Abdelaziz. Ces "investisseurs" juifs voulaient être les plus offrants!



43. Hafid vend son pays aux juifs!

Le sultan du Maroc était au plus offrant.

Il vendait son pays au plus offrant, c'est-à-dire aux juifs!

L'or valait plus qu'une décoration française - boomerang.

C'est ce qu'Hassan II appelle, le plus sérieusement du monde, "la résistance de nos souverains" (Le Défi, p.17). Grâce aux 400.000 francs or des juifs Mannesmann, un gros pourboire, mais une somme dérisoire devant les profits escomptés, Hafid fut prêt le premier: Abdelaziz tendait encore la main à Rabat.

Dès le début de décembre 1907 Hafid sortit de Marrakech soi-disant pour mater la ville de Mazagan qui l'avait d'abord reconnu avant de revenir à Abdelaziz parce que des troupes françaises venaient de débarquer, officiellement pour former des tabors de police en vertu de l'acte d'Algésiras.

Mais sitôt sorti de Marrakech il bifurqua vers le Nord pour manger la tribu des Sraghna: laquelle ne voulait dépendre que d'elle-même; c'était une entreprise moins dangereuse et plus rémunératrice.

L'or juif des Mannesmann fondait si vite!

Hafid n'avait pas même besoin d'avancer pour prendre un avantage sur son frère: une révolution suscitée par le "chérif" Si Mohammed El Kittani, chef de la confrérie religieuse qui porte son nom, avait déclaré Abdelaziz déchu de ses droits et titres.

Abdelaziz n'était plus que le sultan des Français chez qui il était réfugié, à Rabat.



44. L'erreur fatale de remplacer
un Alaouite par un autre

Le 3 Janvier 1908 Kittani avait réuni les Oulémas et chefs de tribus entourant Fèz, et de très vagues "délégués" de la ville à la mosquée de Moulay Idriss, pour élire un successeur à l'incapable Abdelaziz.

Kittani (comme par ailleurs le Glaoui avec Hafid) convoitait le pouvoir pour lui. Mais les vieilles habitudes l'obligeaient à signer une délibération. Sa petite assemblée, pourtant soigneusement préparée, lui fut fatale. Les notables, suscités pourtant par lui, choisirent Hafid, SOUS CONDITIONS:

1. Ils feraient la guerre aux Français.

2. Il dénoncerait l'acte d'Algésiras, le traité scélérat de 1904.

3. Il interdirait aux colons européens de séjourner dans les villes de l'intérieur.

Aussi douteuse que soit la légitimité d'une telle assemblée constituée de fonctionnaires et de caïds corrompus, elle marquait sans équivoque ce que voulait le peuple marocain: ces notables avaient parfaitement senti tourner le vent et ils prenaient le train en marche en se faisant les porte-paroles bien tardifs des aspirations populaires. Ils préfèrent avoir l'air d'aller de l'avant plutôt que de se faire balayer par la vague déferlante de mé*******ement (Bou Nouala, Bou H´mara) jaillie des couches profondes de la population excédée par les lâchetés et la trahison finale du souverain.

L'erreur consistait évidemment à remplacer un Alaouite par un autre; c'était la lèpre au lieu de la peste. La nation n'avait aucun bienfait à en attendre, mais les notables avaient tout à exiger d'un souverain qu'ils avaient aussi manifestement inventé.



45. Abdelaziz et Hafid, c'étaient
exactement la même chose

Après cela Kittani retourna à Fèz, forma un comité "révolutionnaire" qui décida, en l'absence du sultan:

1. de taxer les familles du Makhzen d'Abdelaziz

2. d'arrêter tous les partisans d'Abdelaziz.

3. de recruter une armée qui coupera la route d'Oujda.

4. de fabriquer des arme et des munitions.

5. de créer un journal officiel.

6. de supprimer le scandaleux régime de protection qui ruinait la souveraineté nationale.

7. d'envoyer des commissaires chargés d'enquêter sur place sur les abus du sultan dans tout le pays.

8.de fermer les bordels.

Il y avait beaucoup de points positifs dans ce programme qu'Hafid, une fois monté sur le trône, jeta à la corbeille à papier, comme il fallait s'y attendre et que Kittani paiera très cher et très vite.

Hafid, repu après le sac des villages des Sraghna, se décida enfin à faire quelque chose.

Contrairement à ce qu'on a trop souvent dit, les Français ne s'opposèrent pas à sa marche: ils avaient finalement décidé de compter les points et de voler au secours du vainqueur. Tout ce qui affaiblissait le pays était une bénédiction pour l'occupant. Les sultans faisaient le sale travail à la place des occupants qui ne voulurent pas même jeter quelques millions sur le plateau de la balance pour la faire pencher du côté qu'ils souhaitaient. Pour eux, Abdelaziz et Hafid, c'étaient exactement la même chose.

S'il ne fallait qu'un sultan pour simplifier le jeu international, l'un ou l'autre ferait aussi bien l'affaire, c'est-à-dire aussi mal pour le Maroc.

Le général d'Amade qui contrôlait la région de Casablanca avec ses troupes coloniales laissa passer Hafid "en soldat discipliné obéissant aux ordres de Paris".

Ainsi, les deux frères étaient-ils de parfaites dupes: les pantins s'agitaient au Maroc, mais on tirait les ficelles sur les bords de la Seine.

On fera grâce des détails des marches et contremarches des deux baudruches qui croyaient encore détenir le sort du pays entre leurs mains.


46. La prison et les pillages sont
les piliers du régime alaouite

Hafid alla se faire acclamer à Moulay Idriss - en évitant Rabat où se trouvait son frère - parce que la foule assemblée par Kittani croyait qu'il mènerait ses soldats à la guerre sainte.

Abdelaziz, cette fois complètement dégrisé, reformait une armée à Rabat: 4650 hommes, dont 2000 fantassins.

Le 10 août 1908 Abdelaziz atteignit la petite ville de Kelâat Sraghna totalement ruinée par Hafid trois mois plus tôt.

Tous les hommes étaient déjà en prison à Marrakech et toute la journée défilèrent les femmes venues réclamer la grâce de leur maris, de leurs frères ou de leurs fils. Abdelaziz qui aurait fait exactement la même chose à la place de son frère, n'avait vraiment pas le temps de les recevoir. La prison a toujours été un des piliers du régime. Son armée comptait maintenant 6000 hommes. Il fut pourtant battu en quelques minutes, une partie de ses alliés ayant brusquement déserté pour piller le camp d'Abdelaziz qu'ils étaient venus défendre, avant que les troupes d'Hafid ne le fassent! Les hommes d'Abdelaziz manifestaient une confiance bien mesurée dans les qualités de leur chef!

On se tua férocement pour emporter les coffres et les mules du sultan, vainement.



47. Les sultans alaouites ne sont pas
doués pour les fins héroïques

Naguère bien des sultans alaouites avaient été dépouillés par leurs sujets révoltés, on les ramenait aux environ de Fèz, après les avoir ridiculisés. Mais, ce jour-là, près de l'Oued Tesaout, à Bou Ajiba, le burnous d'Abdelaziz fut criblé de balles.

Mais comme les sultans alaouites ne sont pas décidément pas doués pour les fins héroïques, il se sauva, protégé par les mitrailleuses du lieutenant Maréchal assisté naturellement par le sergent instructeur Balding qui était son contrepoids anglais. Pendant tout le reste de la journée et la nuit suivante, ce fut une "fuite éperdue", note un de ses partisans, entre les douars qui assaillent la petite troupe et ses protecteurs européens.

Le 20 août 1908, il arrive au camp français de Settat, après 100 kilomètres de panique indescriptible. Le 21 août 1908, il s'effondrait au P.C. du général Amade à Casablanca. Pour abdiquer aussitôt et remettre le pouvoir entre les mains de ses protecteurs aucunement embarrassés.


48. Le nouveau sultan alaouite
Hafid en action

La première chose que fit Moulay Hafid en prenant le pouvoir sans partage fut d'accéder aux demandes "formulées" par les grandes puissances, lui qui avait hypocritement levé l'étendard de la guerre sainte:

· il adhéra à tous les articles du traité d'Algésiras

· Il promit de réserver le meilleur traitement à son frère Abdelaziz et à ses complices du Makhzen.

· Il désavoua totalement la guerre sainte.

C'était très exactement une forfaiture. Un reniement des engagements de sa charge. C'était du super Abdelaziz, puisque son frère n'avait pas même essayé de faire croire qu'il s'opposait à l'invasion.

Hafid avait suscité des énergie en s'opposant verbalement, à l'intrusion et à la pénétration étrangère par la force.

Ayant vaincu son frère, il se mettait à faire exactement le contraire de ce qu'il avait promis aux marocains!

Hafid allait se venger sans perdre un instant des gens qui l'avaient imprudemment porté au pouvoir.

Le chérif Kittani, leader de l'opposition à Abdelaziz et promoteur du train de mesures dont nous avons parlé plus haut, fut enlevé dans la région de Meknès où il s'abritait chez ses fidèles de Beni M'tir, par un caïd grassement rémunéré par l'argent juif, et mourut à Fèz sous le fouet.

Hafid ne pouvait lui pardonner d'avoir exigé qu'on envoie des enquêteurs pour dresser la liste interminable des abus du Makhzen. Car le Makhzen de Hafid allait ressembler comme un frère à celui d'Abdelaziz, tout en renouvelant totalement le personnel, sans en modifier les méthodes de brigandage légal.

Les fassis furent dupes même de la volonté de changement de Hafid. Et ce n'était pas tellement facile de les rouler ces maîtres de machiavélisme. Mais le nouveau sultan, dévoué aux juifs qui l'ont financé et aux occupants qui l'ont protégé était prêt à tout pour conserver un semblant du pouvoir acquis à la petite semaine et était totalement manipulé par ceux qui l'avaient fabriqué et lui avaient donné les moyens financiers et le personnel militaire nécessaire pour rejeter son frère à la mer.


49. On a remplacé la peste par le choléra !

Hafid acheva ce que son père Mouley Hassan avait commencé: il fit du Glaoui, le fils du marchand ambulant du Tizi N'Tichka, le moteur de son nouveau vieux Makhzen qui restait une société anonyme d'exploitation du peuple marocain.

Mais Madani Al Glaoui avait des dents encore plus longues que celles de ses prédécesseurs, car il était affamé depuis plus longtemps. Comme tout grand voleur nouveau riche de la politique, il voulait tout, tout de suite.

Le loup était dans la bergerie, mais l'on verra bientôt que c'était un loup en papier. Les notables traditionnels ayant été roulés, ne versons pas une larme sur eux, en croyant manipuler le nouveau sultan. Ils avaient seulement oublié un léger détail: si Abdelaziz avait été catastrophique, Hafid allait être encore plus lamentable, car ce lâche, incapable de la moindre idée politique, était en plus d'une cruauté infinie.

Ce n'était pas une révolution qu'ils avaient faite, car toute révolution eût passée et passe encore par l'élimination politique totale de la monarchie alaouite. Ils avaient changé de pantin. Et le nouveau pantin était d'autant plus féroce qu'il était couard.

Abdelaziz aimait tirer au pistolet sur des cibles en carton. C'était d'ailleurs, plus tard, également le jeu préféré du prince Moulay Abdellah le frère d'Hassan II. Et Hafid fera tirer sur ses "sujets", cibles vivantes et tellement "plus excitantes"!


50. Les occupants n'avaient que l'embarras
du choix entre traîtres alaouites

Trois mois après l'installation de Hafid, son véritable frère, Sidi Mohammed, se nomma sultan à la Qasba de Skhirat [à l'endroit même où Hassan II allait être attaqué par les militaires le 10 juillet 1971] où il était prisonnier depuis la prise du pouvoir par Bah Ahmed, et marcha sur Fèz. Ce rigolo inoffensif fut arrêté par le pacha de Meknès, d'autant plus obséquieux vis-à-vis du pouvoir qu'il s'était rallié in extremis à Moulay Hafid. Sidi Mohammed changea seulement de prison, car son frère le garda près de lui à Fèz. Mais il restait encore dix frères. Les occupants n'avait que l'embarras du choix entre traîtres alaouites. Et il ne s'en priva pas.

En concurrence serré avec tous les candidats alaouites à se mettre au service des occupants, Hafid usa et abusa du seul semblant "pouvoir" que ses maîtres occupants ont bien voulu lui accorder, c'est-à-dire celui de persécuter les faibles marocains occupés et se frères rivaux, en jetant, par exemple, comme on l'a vu, le rival de la famille, Bou H´mara, dans la cage aux lions.

La parasitaire et pourrie dynastie alaouite aurait été à la merci du premier charlatan venu si la France, appelée à son secours par Abdelaziz, n'avait veillé sur les créneaux dorés des murailles de Fez décorées encore des têtes sanglantes coupées pour le bon plaisir du sultan. Une boucherie immonde sur un des plus beaux sites du monde: le décor d'une monarchie en décomposition encore plus avancée que celle des partisans de Bou H´mara.

Hafid inaugura son "règne" en reconnaissant aux occupants, également, sa "dette de guerre". Il accepta qu'un ingénieur français ait la haute main sur les travaux publics. Il confia la réorganisation de l'armée à des instructeurs exclusivement français. Hafid se faisait le fourrier de l'occupation française.

L'infamant traité de 1912 - signé par le sultan alaouite hafid - qui a officialisé l'occupation camouflée sous le nom du protectorat - n'aggravera rien: il constatera seulement ou enregistrera un état de fait.

Ce sont les sultans alaouites qui ont affaibli et mis à genoux notre pays. Ils ont "préparé" le Maroc au colonialisme et ont ouvertement et officiellement fait appel aux envahisseurs étrangers: ou bien pour les protéger des révoltes du peuples marocain ou bien pour vaincre leurs frères adversaires de la même famille alaouite.

Et depuis 1909, la capitulation des alaouites face aux envahisseurs et la démission de la monarchie est totale. Le sultan vivait à Fèz, totalement coupé des réalités, du monde et du peuple. Cette incapacité à comprendre le monde moderne - qui est d'ailleurs la marque des sultans alaouites sans exception - depuis leur début jusqu'aujourd'hui, a instauré la main mise de l'étranger sur notre pays.



51. Et les traîtres alaouites étaient
tout heureux de servir les occupants

Malgré les démonstrations de force faites au dépend des tribus de la région de Casablanca, par le général d'Amade de l'armée de l'occupation, et au dépend des des tribus de Beni Snassen - dans la région d'Oujda - par le général Lyautey, Hafid fait toujours comme si les canons à tirs rapides des occupants et les mitrailleuses étaient de simples frondes ou des bricoles décoratives.

Il ne joue pas même sur la rivalité franco-allemande alors que cela était lui aurait été facile vue que l'Allemagne avait une politique d'amitié avec les pays musulmans, définie par le discours très antisioniste, tenu à Damas du 8 novembre 1898, par l'Empereur Guillaume II.

Le sultan fantoche alaouite s'agenouillait et se mettait à plat ventre devant les occupants en même temps qu'ils faisait mine de protester lorsque les troupes françaises avaient franchi le fleuve Sénégal, à 2000 kilomètres de Fèz.

Hafid était tout heureux du traité du protectorat qu'il a signé, car cet accord stipulait son maintien formel sur le trône avec les mêmes prérogatives qui sont accordées aujourd'hui par les occupants à Karzay, Abbas ou à Almalki.

Mai les occupants avaient surestimé le poids des alaouites dans le pays: la soumission totale du sultan et de son Maghzen n'entraînera pas celle du peuple marocain.



52. Hafid se convertit en franc-maçon juif

La première guerre de résistance du Rif éclata le 9 juillet 1909. L'insurrection armée étant la seule réponse adéquate possible à l'arrogance des occupants.

Le superbe ambassadeur espagnole Merry del Val avait poireauté six jours dans l'antichambre de la marionnette des occupants français Hafid avant de pouvoir exposer ses demandes. C'était - grâce à ses protecteurs français - le dernier plaisir régalien qui restait à Hafid - qui passait la majorité de son temps ivre et endormi dans son lit: faire attendre les ambassadeurs étrangers jusqu'à l'extrême limite de la courtoisie internationale. Quelle poigne! Que de fierté alaouite! Mais les puissances pouvaient tout se permettre au Maroc à condition de traiter le sultan "avec égards" et elles avalaient la couleuvre d'assez bon appétit, puisqu'une fois passée ses petites manifestations de paranoïa, le sultan cédait toujours et sur tout!. Merry del Val, ravalant son humeur, s'inclina le plus allègrement possible devant le sultan et lui demanda d'avoir l'ineffable bonté de bien vouloir autoriser l'Espagne:

1. A occuper les montagnes entre Tanger l'internationale et Ceuta l'espagnole. L'équivalent de deux départements français!

2. A exploiter les concessions minières que Bou H´mara, lorsqu'il était sultan d'Oujda sous le nom de Sidi Mohammed, avait vendu et accordé du haut de sa toute puissance aux compagnies "Norte Africano" et "Minas del Rif".

3. A installer à Fèz une mission missionnaire chrétinne franciscaine permanente!

Précisons que ce Merry del Val était le frère du secrétaire d'Etat au Vatican, le Cardinal (depuis 1903) Raffaele Merry del Val « camérier secret » du Pape, et que dans l'entourage de Pie X, l'on se flattait fort d'évangéliser les infidèles, c'est-à-dire les musulmans. L'Afrique était alors devenue - pour le Vatican - "terre de mission" pour y exterminer l'Islam!

L'Espagne aurait volontiers voulu remplacer la France dans le rôle de fille aînée de l'Eglise et remplacer au Maroc le Croissant par la Croix!

Le missionnaire ambassadeur Merry del Val avait même amené avec lui deux mules chargées d'eau "chrétiennement" bénite et, comme il n'avait sans doute pas de Franciscain sous la main, il avait amené deux capucins, petit échantillon de frères prêcheurs au froc brun identique pour convaincre sa majesté chérifienne. Hafid écouta sans broncher et fit répondre au "croisé" qu'il allait y réfléchir. Mais Hafid est beaucoup plus séduit par l'or et l'argent juif et finit par se convertir officiellement au judaïsme!



A SUIVRE...









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