elakh
2011-11-25, 00:22
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La guérison miraculeuse
Parfois, il me semble que nous subissons un trop
plein d'amour! Dans la rue, nous sommes entourés par
des couples enlacés et amoureux ; à la télévision, les
scénarii de feuilletons tournent tous autour de la même
thématique: l'amour.
"Amour gloire et beauté", "Les feux de l'amour", etc.
Et dans les livres, quoi de plus répandu que les
histoires d'amour ? Drames, comédies, tragédies, reality
shows... il n'y en a que pour l'amour.
J'ai eu une période assez difficile il y a longtemps:
la femme avec qui je vivais est partie, me laissant
la maison juste construite, les traites sur le dos et un
coeur en 1.000 morceaux.
J'ai mis un an à m'en remettre et cet intervalle a
été des plus douloureux : il me semblait que partout où
je tournais la tête, l'amour accompli des autres surgissait
comme un reproche.
Le bonheur des autres est une torture pour celui qui
vit seul un amour déçu. Pour autant, le malheur ne me
réjouissait pas, car il me rappelait le mien. J'avais
fini par penser qu'une vie de couple harmonieuse, ça
n'existait que dans l'imagination des conteurs ou des
scénaristes.
J'ai guéri miraculeusement, devant ma cheminée.
C'était l'automne. Il faisait froid dehors et la
brume transformait ma maison en égouttoir. J'étais
allé chercher une bûche sous l'appentis pour nourrir
le feu. Je m'étais rapidement réfugié à l'intérieur, une
tasse de café chaud dans les mains et une couverture sur
le dos.
Je n'avais rien en tête, que le vide laissé par
la séparation. Je fixais la bûche qui commençait à
crépiter. Et j'ai fait cette simple comparaison.
Le morceau de bois que l'on jette au feu est tel
notre coeur avant que l'amour s'en empare. Le feu qui
va pénétrer le bois commence par l'attaquer et l'enveloppe
de sa flamme pour le dessécher, le dépouiller, le
débarrasser de l'imperfection de son écorce rugueuse, des
petits bouts de feuilles qui restent accrochés à sa surface.
Ce n'est qu'une fois qu'il l'aura disposé par sa chaleur
qu'il pourra le pénétrer et le brûler, le consumer entièrement
pour en faire une cendre fine et légère.
Notre coeur ne réagit-il pas comme la bûche jetée au feu ?
Ne subit-il pas l'amour comme une transformation douloureuse
qui polit notre caractère, qui infléchit nos tendances
naturelles et tente d'effacer nos défauts pour nous rendre
plus ouverts, plus réceptifs à l'autre?
..oOo..
C'est vrai, l'amour brûle comme le feu et on a
l'impression qu'il nous affaiblit... Mais cette transformation
est inévitable: elle libère la place nécessaire pour
accueillir celui ou celle qui saura habiter paisiblement
l'espace de notre coeur.
.................................................. ...............
"C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien
que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même
avant de mourir
."
Louis-Ferdinand Céline
La guérison miraculeuse
Parfois, il me semble que nous subissons un trop
plein d'amour! Dans la rue, nous sommes entourés par
des couples enlacés et amoureux ; à la télévision, les
scénarii de feuilletons tournent tous autour de la même
thématique: l'amour.
"Amour gloire et beauté", "Les feux de l'amour", etc.
Et dans les livres, quoi de plus répandu que les
histoires d'amour ? Drames, comédies, tragédies, reality
shows... il n'y en a que pour l'amour.
J'ai eu une période assez difficile il y a longtemps:
la femme avec qui je vivais est partie, me laissant
la maison juste construite, les traites sur le dos et un
coeur en 1.000 morceaux.
J'ai mis un an à m'en remettre et cet intervalle a
été des plus douloureux : il me semblait que partout où
je tournais la tête, l'amour accompli des autres surgissait
comme un reproche.
Le bonheur des autres est une torture pour celui qui
vit seul un amour déçu. Pour autant, le malheur ne me
réjouissait pas, car il me rappelait le mien. J'avais
fini par penser qu'une vie de couple harmonieuse, ça
n'existait que dans l'imagination des conteurs ou des
scénaristes.
J'ai guéri miraculeusement, devant ma cheminée.
C'était l'automne. Il faisait froid dehors et la
brume transformait ma maison en égouttoir. J'étais
allé chercher une bûche sous l'appentis pour nourrir
le feu. Je m'étais rapidement réfugié à l'intérieur, une
tasse de café chaud dans les mains et une couverture sur
le dos.
Je n'avais rien en tête, que le vide laissé par
la séparation. Je fixais la bûche qui commençait à
crépiter. Et j'ai fait cette simple comparaison.
Le morceau de bois que l'on jette au feu est tel
notre coeur avant que l'amour s'en empare. Le feu qui
va pénétrer le bois commence par l'attaquer et l'enveloppe
de sa flamme pour le dessécher, le dépouiller, le
débarrasser de l'imperfection de son écorce rugueuse, des
petits bouts de feuilles qui restent accrochés à sa surface.
Ce n'est qu'une fois qu'il l'aura disposé par sa chaleur
qu'il pourra le pénétrer et le brûler, le consumer entièrement
pour en faire une cendre fine et légère.
Notre coeur ne réagit-il pas comme la bûche jetée au feu ?
Ne subit-il pas l'amour comme une transformation douloureuse
qui polit notre caractère, qui infléchit nos tendances
naturelles et tente d'effacer nos défauts pour nous rendre
plus ouverts, plus réceptifs à l'autre?
..oOo..
C'est vrai, l'amour brûle comme le feu et on a
l'impression qu'il nous affaiblit... Mais cette transformation
est inévitable: elle libère la place nécessaire pour
accueillir celui ou celle qui saura habiter paisiblement
l'espace de notre coeur.
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"C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien
que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même
avant de mourir
."
Louis-Ferdinand Céline