ÊÓÌíá ÇáÏÎæá

ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : ÇáÊÕÍÑ ÈÇáÝÑäÓíÉ


ÚáÇÄ ÇáÏíä KH
2010-03-04, 22:53
Qu'est-ce que la désertification ?
[/URL]
Au sens commun du terme et selon les dictionnaires, la désertification c’est la transformation d’une région en désert. Le mot évoque l’avancée du désert aussi bien que la désertion des campagnes, en fait pour les scientifiques et la communauté internationale il s’agit d’un phénomène de grande importance : « Le terme désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines. »
Cette dégradation des terres en zones sèches se manifeste par une détérioration de la couverture végétale, des sols et des ressources en eau, et aboutit à l’échelle humaine de temps, à une diminution ou à une destruction du potentiel biologique des terres ou de leur capacité à supporter les populations qui y vivent.






Les causes de la désertification
(javascript:;)
Les activités humaines | Les crises climatiques (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/causes/causes2.html)
Les activités humaines
La désertification est due essentiellement aux activités humaines. L'accroissement de la population et l'urbanisation entraînent une demande alimentaire croissante. L'accroissement de la production agricole s'est fait au prix d'une pression accrue sur l'espace, les ressources naturelles et l'environnement. L’accroissement des besoins des populations et l’absence ou l’obsolescence des règles d’accès aux ressources conduisent à un accroissement de la pression sur les ressources et à des pratiques inadaptées et néfastes. Au travers de ces pratiques: surpâturage, extension de défrichement, déboisement… s’exercent des actions sur le couvert végétal et sur les sols amenant des risques importants de dégradation. Fréquemment, la satisfaction de besoins pressants à court terme associée à des crises climatiques, démographiques et économiques imprévues, accentuent l’impact de ces pratiques et conduisent aux processus de désertification.
Les crises climatiques
Si l’action de l’homme est indéniable et largement démontrée, l’impact des conditions climatiques existe également et leurs rôles respectifs sont amplement discutés. Les sécheresses, notamment au Sahel ont été les révélateurs de la désertification dans ces zones. La pluviosité moindre et sa variabilité plus grande ont accru la vulnérabilité des ressources naturelles à la dégradation, et il est devenu moins facile aux systèmes écologiques et sociaux de résister. Cependant, on a observé que l’impact de ces sécheresses est faible ou négligeable là où l’impact humain et animal est faible ou nul. En effet, la végétation et les sols des régions arides se sont adaptés à des conditions de sécheresses récurrentes au cours des siècles et des millénaires passés acquérant une capacité à récupérer leurs caractéristiques après perturbation (c’est la résilience).

Pour l’ensemble des auteurs, l’accentuation des phénomènes de sécheresse n’est pas à l’origine de la désertification, mais elle constitue un facteur important d’aggravation de l’effet anthropique sur la dégradation des terres en zones sèches.

Les processus de dégradation des terres

En général la dégradation débute par une altération de la végétation, une modification de la composition floristique, les espèces les plus utilisées se raréfient et disparaissent. Ensuite ou parallèlement, le couvert végétal s’éclaircit, la production de biomasse (javascript:;) diminue. Les capacités de reproduction et de régénération de la végétation se réduisent de plus en plus.
Le sol, moins protégé par la couverture végétale est soumis à l’action mécanique des précipitations qui provoquent une modification des états de surface (érosion). La diminution de la biomasse et de sa restitution au sol entraîne des pertes progressives de matière organique qui constitue un des éléments déterminants des propriétés des sols. La stabilité structurale et la porosité décroissent. De ce fait, l’érosion s’accroît entraînant une destruction progressive du sol. Les conséquences sur la fertilité : chute de la capacité d’échange et des éléments disponibles ; et sur le bilan hydrique : augmentation du ruissellement, baisse de la réserve en eau disponible pour les plantes, modification du régime hydrique et des échanges avec l’atmosphère, aridification sont très importantes. Elles auront en retour un effet sur la végétation et la production. Une spirale de dégradation est constituée : sans intervention elle conduira à une désertification irréversible.
Si la désertification est bien un phénomène global affectant l'ensemble des zones sèches, on a localement des situations et des évolutions diversifiées correspondant à des combinaisons originales de facteurs. Cela implique pour les actions de lutte la nécessité de s'appuyer sur des diagnostics fiables de l'état de l'environnement local et l'identification des causes sociales et économiques sous-jacentes des pratiques.
Au-delà des conséquences locales, la désertification peut induire des effets à distance, aux effets économiques et environnementaux graves. L’érosion des sols et la mobilisation des sables entraînent les problèmes d’ensablement des zones voisines, des infrastructures, parfois des villes. La dégradation des bassins versants conduit à des problèmes de crues, d’inondation et de comblement de barrages. Enfin la destruction des conditions de vie et des ressources des populations accélère et aggrave les problèmes de migration.
La désertification constitue un problème d'environnement et un problème de développement. Elle affecte l'environnement local et le mode de vie des populations, mais ses effets ont des retentissements plus globaux au niveau de la biodiversité, des changements climatiques et des ressources en eau. Étroitement liée à l'activité humaine, la dégradation des terres constitue à la fois une des conséquences du mal-développement et une entrave majeure au développement durable des zones sèches.






(javascript:;)Les coûts économiques de la désertification
L'évaluation des coûts économiques (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/couts/couts2.html) | Des délais de retour sur investissement trop longs (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/couts/couts3.html) | Faut-il vestir en zone aride ? (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/couts/couts4.html)

Depuis plus de 30 ans, les ressources naturelles des régions arides se dégradent en raison des pressions des hommes sur leur milieu naturel et des crises climatiques qui se sont manifestées dans diverses régions du monde. Cette dégradation du capital naturel entraîne un processus de désertification de plusieurs centaines de millions d’hectares sur tous les continents et conduit à des situations de pauvreté pour des centaines de millions de personnes.
La dégradation des écosystèmes est dommageable en termes économiques, sociaux et environnementaux. Prévenir leur dégradation et restaurer le capital naturel dégradé devraient figurer au titre des priorités nationales et internationales dans le contexte du respect des objectifs du Millénaire (javascript:;) pour le développement adoptés en 2000. La question des coûts économiques de la dégradation des terres devient actuellement prioritaire dans les réunions internationales sur le développement des régions sèches.
L’évaluation des coûts économiques
L’analyse des coûts de la désertification a été jusqu’à présent peu traitée. Ces résultats représentent en fait les coûts économiques de l’inaction dans les régions sèches et une meilleure connaissance de ces coûts déboucherait sur des argumentaires en faveur des investissements en terres arides.
En effet, les quelques résultats existants dans la littérature sont éloquents bien qu’ils soient sous-estimés. Ils ne prennent en compte, en effet, que les coûts directs de la désertification (les seules pertes agricoles). Ainsi, les pays d’Afrique du Nord ont par exemple des coûts annuels de la désertification compris entre 1,36% du PIB (Algérie) et 0,47% (Maroc). Dans les pays sub-sahariens, ils se situent entre 1 et 10% du PIB agricole.

Le coût annuel de la dégradation des terres dans les pays d’Afrique sub-saharienne est équivalent à leur croissance agricole moyenne. Ce résultat questionne alors la réalité du développement rural de ces pays.


La désertification, un problème d'environnement
Les changements climatiques (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/environne/environnement2.html) | La biodiversité (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/environne/environnement3.html) | Les ressources en eau (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/environne/environnement4.html)

La désertification affecte l’environnement local et le mode de vie des populations. Elle a des effets plus globaux au niveau des changements climatiques, de la biodiversité et des ressources en eau.
Les changements climatiques
Un questionnement et un débat permanents existent sur les interactions réciproques entre désertification et changements climatiques. Les termes en sont à la fois complexes et controversés. La difficulté provient du fait que nos connaissances, sur les processus de dégradation des terres et sur les mécanismes des changements climatiques, sont encore bien incomplètes.

En résumé et malgré les incertitudes existantes, il semble que les changements climatiques globaux prévisibles, devraient se traduire dans les zones sèches subtropicales par un accroissement des conditions d’aridité, ce qui aggraverait la pression des populations sur les ressources et la dégradation des terres. En retour, il est probable que la dégradation des terres en zone sèche, contribue à modifier le climat au niveau global. L’influence sur le bilan d’énergie global de l’atmosphère pourrait provenir de façon conjuguée de la modification de l’albédo (javascript:;), de la modification de l’humidité des sols et du bilan hydrique, du changement de rugosité des surfaces, de l’émission de poussières, et des variations dans l’émission ou le stockage de carbone. Cependant, l’importance relative de cette contribution n’est pas connue et l’influence de chaque facteur varie suivant les zones concernées. S’il était reconnu et vérifié que la dégradation des terres en zones sèches exerçat une influence sur le climat global, la lutte contre la désertification prendrait une importance accrue pour la communauté internationale et notamment les pays développés.


La biodiversité
La diversité biologique dans les zones sèches présente un grand intérêt. La durée pendant laquelle des conditions croissantes d’aridité se sont développées dans ces zones, associée à une pression anthropique ancienne, ont entraîné des processus d’adaptation et d’évolution qui se traduisent d’une part, par l’existence de patrimoines génétiques originaux et, d’autre part par la présence d’une mosaïque de foyers d’adaptation et d’évolution. L’ancienneté de l’agriculture dans ces zones a par ailleurs conduit à l’appropriation par les populations locales d’un stock important de variétés traditionnelles de plantes cultivées et de populations ou de races animales domestiques adaptées. Certaines sont connues pour posséder des caractères génétiques utilisables dans le monde entier dans le cadre de programmes d’amélioration. Les propriétés d’adaptation écophysiologiques et génétiques à la sécheresse que l’on rencontre chez de nombreuses espèces des zones arides, ainsi que la diversité des écosystèmes qui les abritent, font de ces zones des centres de ressources précieux pour des utilisations futures.
La désertification et les modifications des modes d’utilisation et de couverture des terres en zones sèches constituent le principal facteur de perte de la biodiversité, au travers de la surexploitation des populations et de la destruction des habitats. Vu le rôle de la diversité biologique dans la résilience des écosystèmes et le fait qu’ils devront s’adapter à des modifications climatiques probables à défaut d’être prévisibles, préserver la biodiversité locale et favoriser l’adaptation floristique à des conditions plus sèches ou plus humides, est sans doute un enjeu majeur pour faciliter les évolutions futures.

Les ressources en eau
Dans les zones sèches, les ressources en eau sont étroitement dépendantes des conditions climatiques d’une part, mais aussi de la couverture végétale, de l’occupation des terres et de l’état des sols. Ces différents éléments vont être altérés à des échelles de temps et d’espace très diverses par les processus de désertification.

La modification du couvert végétal, la dégradation des sols, les modifications de leurs propriétés physiques notamment du fait de la disparition de la matière organique vont entraîner à l’échelle locale une modification des composantes du cycle de l’eau et du bilan hydrique : baisse de l’infiltration, accroissement du ruissellement, diminution de l’évapotranspiration. Cette dernière va conduire à la modification du bilan énergétique de la surface et à un accroissement des températures. L’importance prise par le ruissellement entraîne l’érosion des sols donc la diminution de leur capacité à stocker l’eau pour la végétation.

Non seulement l’eau constitue dans les zones sèches la base essentielle pour la production agricole et pour le développement économique, mais elle est aussi un des constituants majeurs de l’environnement, avec un impact significatif sur la santé et les conditions de vie des populations.










La lutte contre la désertification
Un réseau d'observatoires locaux (ROSELT) (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte2a.html) | La télédétection : un outil de suivi de la désertification (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte3.html) | Le droit foncier face à la désertification (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte4.html)
Le projet européen DESIRE (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte5.html)

Les techniques de lutte contre la désertification ont fait l’objet de nombreuses recherches. Il n’existe malheureusement aucune solution scientifique toute faite pour contrôler la désertification, et personne n’est en mesure de fournir une réponse simple. Il existe cependant de nombreuses solutions partielles mises au point pour des conditions particulières dans des régions précises. Les solutions sont spécifiques de chaque lieu et de chaque situation. La science et la technologie constituent des outils essentiels dans la lutte contre la désertification. Le rôle de la recherche est de produire les connaissances et les technologies permettant de répondre aux besoins des populations.
L’IRD est présent dans la plupart des pays touchés par la désertification. Sans développer tous les aspects qui donnent lieu à de nombreuses recherches, nous prendrons trois exemples : les observatoires, l’apport essentiel de la télédétection pour le suivi et l’évaluation de la désertification et les problèmes fonciers si particuliers au Sahel.
Un réseau d'observatoires locaux (ROSELT)
Des guides thématiques (javascript:;) | Une approche spatiale pluridisciplinaire (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte2c.html)
Le partage et la mutualisation des données de la désertification (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte2d.html)
L’observatoire du Sahara et du Sahel a mis en place, depuis 1994, un Réseau d’Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme (ROSELT (http://www.roselt-oss.org/)). C’est le premier réseau régional africain d’institutions en collaboration Sud-Sud-Nord pour le partage des compétences et connaissances sur des observatoires locaux de l’environnement (14 pilotes, 25 labellisés) dans 11 pays circum-sahariens.
Etroitement lié à la convention internationale de lutte contre la désertification, et globalement aux Accords Multilatéraux sur l’Environnement (Désertification, Biodiversité, Changement climatique), il contribue à évaluer, pronostiquer et suivre les changements environnementaux. Il fournit un dispositif pérenne de surveillance locale qui alimente les programmes de recherche sur l’environnement (Desurvey, AMMA…) et les dispositifs nationaux de surveillance environnementale (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie, Mali, Niger…). Il applique progressivement des méthodes consensuelles et harmonisées de collecte et traitement de l’information environnementale (biophysique et socio-économique) qui permettent d’élaborer des produits communs comparables dans le temps (diachronique) ou dans l’espace (synchronique)
Après une phase (1995-1999) de construction du réseau et de démarrage partiel des activités de surveillance (végétation, sol, climat principalement) en Afrique au Nord du Sahara, l’OSS a confié la coordination du réseau à l’IRD (US Désertification) de 2000 à 2005, en collaboration avec le CIRAD (URP pastoralisme) et l’INSAH (L’Institut du Sahel, CILSS). Il s’agissait de définir et mettre en œuvre les méthodologies ad hoc pour remplir tous les objectifs du réseau sur l’ensemble des pays.
Un Système d’Information sur l’Environnement a alors été conçu, développé et appliqué. Il s’organise autour de guides méthodologiques thématiques, d’un système local de traitement intégré de l’information Nature/Sociétés, SIEL, et d’un système de partage et de circulation de l’information, MDweb.
La télédétection : un outil de suivi de la désertification
La télédétection est un outil d’observation spatiale qui permet l’étude et le suivi de sites à différentes échelles. Le site test de Menzel Habib en Tunisie présaharienne a fait l’objet d’observations répétitives depuis 1970 (projet CAMELEO, Changes in Arid Mediterranean Ecosystems on the Long term and Earth Observation / Changements dans les écosystèmes méditerranéens arides sur le long terme et observation de la Terre, 1997-2001).
L'observatoire de Menzel Habib | L’approche scientifique développée sur ce site (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte3b.html) | Suivi de l'évolution des sols et de la végétation (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte3c.html) | Synthèse cartographique de l'évolution du milieu (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte3d.html) | Transposition de cette méthode à d’autres contextes (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte3e.html)
L'observatoire de Menzel Habib
Parmi les sites qui ont fait l'objet de recherches sur la désertification en Afrique, celui de Menzel Habib dans le sud de la Tunisie fait l'objet d'observations continues depuis les années 1970, particulièrement par la communauté scientifique française et francophone et ses pionniers dans cette thématique. Ce site a fait l'objet d'expériences de suivi par télédétection, et d'une étude récente sur les indicateurs écologiques à long terme, il est un des observatoires du programme ROSELT (http://www.roselt-oss.org/).
Avec des précipitations annuelles très irrégulières comprises entre 100 et 200 mm, la région de Menzel Habib dans le sud de la Tunisie est constituée de sols sableux et sablo-limoneux couverts d'une steppe à ligneux bas, typiques des régions arides de la bordure nord du Sahara.
Sous l'influence conjuguée d'une période de sécheresse et de la mise en cultures de terres jusqu'alors réservées aux parcours, cette région a connu des phénomènes de désertification particulièrement intenses durant les années 1980. Ils ont été combattus par un programme de lutte contre la dégradation des terres et l'ensablement.
Des méthodes de surveillance par télédétection ont été testées et développées dans cette région notamment dans le cadre de programmes de recherche euro-méditerranéens tels que le projet CAMELEO. Hormis les reliefs qui bordent cette plaine, portant des sols squelettiques sur des roches sédimentaires dures, presque tous les sols sont développés sur des matériaux éoliens, loess péri-désertiques et sables fins, enrichis en éléments solubles hérités des dépôts gypseux et salés sous-jacents. La matière organique y est très peu abondante, mais de faibles quantités liées à l'activité biologique de surface donnent une certaine cohésion aux sables (croûtes algales, par exemple). La végétation naturelle est dominée par les buissons bas ligneux (chaméphytes) et des plantes annuelles se développent rapidement après les pluies qui surviennent majoritairement en hiver. À cela s'ajoute les cultures annuelles (orge et blé dur), et l'arboriculture (avec une densité de plantation très faible). La végétation n'est donc verte qu'une partie de l'année, le plus souvent les premiers mois, et elle est globalement très peu couvrante. Les sols dominent à la surface.
Le droit foncier face à la désertification
Un exemple dans le Sud du Haut Atlas marocain (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte4b.html) | Un exemple au Sénégal oriental (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte4c.html) | Les modes de régulations juridiques (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/lutte/lutte4d.html)
Pour le lecteur non coutumier des réalités africaines, l’approche menée en anthropologie juridique de l’environnement en zones arides s’effectue sur des terrains très différents du contexte occidental. On ne peut aborder le continent africain sans intégrer dans les démarches les données construites d’ordres culturel, psychologique, politique, économique qui imprègnent et conditionnent le droit. Nous dirions plutôt LES droits. En effet, l’aspect déroutant pour le non initié est de se voir confronté à une pluralité de groupes sociaux au sein desquels le droit se meut. Et là on touche du doigt un aspect essentiel à une compréhension juridique : les textes posés par les Etats ne correspondent pas toujours (et souvent très peu) aux référents juridiques des acteurs. Nous sommes confrontés à une pluralité de systèmes juridiques particulièrement déroutants. L’anthropologie juridique est la seule discipline qui permette de ne pas tomber irrémédiablement dans le piège de l’ethnocentrisme qui tend à « généraliser », voire « universaliser » notre représentation du droit. Le cas spécifique des rapports fonciers est symptomatique : le ou les droits de propriété définissent par essence tout statut ou régime foncier.
Le juriste tant soit peu rigoureux ne peut que s’interroger pour clarifier son objet de recherche : par exemple, quelle est la qualification juridique d’un périmètre de terre, de pâturage, de forêt, etc. ? Si le champ de culture en question n’est pas perçu comme un bien pour l’exploitant mais plutôt comme une chose dont dépend sa survie, le juriste doit-il de son côté inconditionnellement qualifier le champ comme entrant dans le régime de la propriété ? L’approche en anthropologie du droit nous entraîne dans une complexité souvent impossible à admettre de l’extérieur.

Le projet européen DESIRE
Soutenu par le 6e appel à projet européen, DESIRE rassemble 28 centres de recherches et d’organisations non gouvernementales, ainsi que des décideurs politiques du monde entier. L’objectif de ce projet de 9 millions d’euros est de développer de nouvelles stratégies de lutte contre la désertification.
Le groupe de chercheurs a identifié 18 sites pilotes de par le monde représentant une large gamme de détériorations telles que l’érosion éolienne ou hydrique, la salinisation, les sécheresses ou les crues éclairs. Ces sites pilotes constituent un laboratoire planétaire pour définir, tester et critiquer des stratégies innovantes de lutte contre la désertification.
L’IRD, au travers de l’équipe RIVER du LTHE est coordinateur des actions réalisées au Mexique et collabore étroitement avec l’équipe chilienne sur leur site pilote.

La désertification dans tous ses états
Qu'est-ce que la désertification ?Les causes de la désertificationLes processus de dégradation des terresLes coûts économiques de la désertificationLa désertification : un problème d'environnementLa désertification : un problème de développement La lutte contre la désertificatioCoordination générale : Catherine FontaineConception et réalisation graphique : Pascal Steichen (pascal@rivagesgraphiques.com)
vidéos Canal IRD (http://www.canal.ird.fr/canal.php?url=/sommaires/thema13.htm)
La Convention des Nations Unies
Une démarche solidaire et des approches novatrices (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/convention/cnu2.html) | Des avancées réelles (http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/desertif/convention/cnu3.html)
[URL="javascript:;"]
La Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification a pour objectif de lutter contre la désertification et d’atténuer les effets de la sécheresse dans les pays gravement touchés, en particulier en Afrique.
La Convention comporte un texte principal avec quarante articles et quatre annexes relatives à la mise en œuvre au niveau régional pour l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie et la Méditerranée septentrionale. Un processus de création d’une annexe V et d’adhésion à la convention des pays de l’Europe centrale et de l’Est est en cours. La France, pays non affecté, n’est pas partie prenante à l’annexe IV, cependant, elle y joue un rôle d’observateur et s’associe à certaines actions communes.
Une démarche solidaire et des approches novatrices
La convention des Nations unies de lutte contre la désertification reconnaît la dimension mondiale du problème. Elle souligne également que les efforts de lutte contre la désertification doivent s’accompagner de mesures visant à encourager le changement économique et social. Celles-ci doivent être conçues pour remédier à la situation à l’origine de la désertification. En d’autres termes, les efforts doivent s’inscrire dans le processus même du développement (Banque Mondiale, 1998). L’approche de la convention repose sur des obligations et sur le principe de solidarité entre pays touchés et pays développés. Elle oblige les pays concernés à accorder la priorité à la lutte contre la désertification et contre les effets de la sécheresse, à s’attaquer aux causes sous-jacentes de la désertification, en particulier aux facteurs socio-économiques et à collaborer dans ce sens avec les populations concernées. Parallèlement, les pays développés s’engagent à soutenir activement ces efforts et à fournir un concours important à cette fin.
De la Convention découle un certain nombre de principes directeurs qui doivent sous-tendre les stratégies d’application mises en œuvre :
· La lutte contre la désertification et la dégradation des terres s’inscrit dans une approche plus globale des problèmes d’environnement et de développement ;
· L’approche participative est essentielle dans la définition des stratégies, des plans d’action et des projets de lutte ;
· La Convention prône un nouveau rôle pour l’Etat ;
· La science et la technologie constituent des outils essentiels dans la lutte contre la désertification ;
· Une stratégie de prévention et de lutte contre le désertification doit reposer sur la mise en place de projets concrets, susceptibles d’apporter des solutions adaptées aux problèmes majeurs rencontrés localement.
La mise en œuvre de la Convention repose fondamentalement sur les Programmes d’Action Nationaux (PAN). Ils doivent être élaborés et mis en œuvre sous la responsabilité des pays. Elle demande aux pays touchés d’élaborer des programmes d’action nationaux qui doivent dresser un état des lieux et suggérer une stratégie de lutte. Ces PAN doivent être élaborés selon un processus participatif impliquant l’Etat, les collectivités locales, les communautés de base et les exploitants de la conception à l’exécution des programmes.
Des avancées réelles
La Convention sur la désertification est sans doute l’accord environnemental qui associe le plus étroitement l’environnement et le développement. Elle pose en termes clairs la nécessité de synergie entre les politiques économiques, les plans de développement et les programmes nationaux de préservation de l’environnement. La Convention est fondée sur l’objectif d’inciter les gouvernements à prendre des engagements en terme de politique publique ou d’aide au développement, à définir les cadres législatifs et réglementaires permettant aux populations de s’organiser pour la gestion de leurs ressources naturelles.
La préparation des Programmes d’Action Nationaux a constitué un exercice fort de mobilisation et de sensibilisation dans les pays affectés. Leur élaboration est en voie d’achèvement, particulièrement en Afrique. Même si les résultats restent décevants en terme de diagnostic de la situation et de définition de stratégie de lutte, leur élaboration a engendré de vrais processus participatifs qui ont amené les différentes couches de la population à prendre la parole, à exprimer ses vues et ses besoins. Ils auront été des exercices de gestion et de mobilisation importants, allant du renforcement des capacités des acteurs locaux, à la sensibilisation de l’opinion publique, en passant par la révision des cadres législatifs et institutionnels. Dans bien des cas, leur élaboration aura mobilisé d’énormes ressources et soulevé des attentes importantes. Les processus des PAN ont une portée et des impacts induits jusqu’ici insoupçonnés, notamment au plan de la démocratisation des relations entre les acteurs de la société civile et leurs pouvoirs publics.
Maintenant, il faut mettre en œuvre les programmes et les projets et intégrer la lutte contre la désertification à la gestion des ressources naturelles et de l’environnement. La question du financement de la lutte contre la désertification se pose donc avec de plus en plus d’acuité. Les pays développés seront-ils en mesure de répondre aux appels des pays en développement ? Le Mécanisme mondial réussira t-il à mobiliser une offre suffisante pour répondre à la demande ? La Convention deviendra t-elle une institution hypertrophiée, désuète et inefficace ou sera-t-elle réellement l’outil de partenariat qu’elle devrait être ?