Invité
2017-01-05, 15:34
Lorsqu’il note, c’est le professeur lui-même qui est en quelque sorte l’instrument de mesure ; et c’est sa propre fiabilité qu’il conviendra d’examiner. Cependant, il évalue rarement de manière purement qualitative : il utilise des échelles de valeurs pour exprimer et communiquer le résultat de son évaluation (qu’il s’agisse de lettres ou de chiffres). Là encore, il convient des se poser un certain nombre de questions sur la nature et les propriétés des échelles utilisées.
La plus commune est l’échelle numérique de 0 à 20. Théoriquement, elle possède une origine (le zéro) et une unité constante (le point) qui permet de passer de l’un à l’autre de ses échelons, jusqu’au dernier qui en marque le terme (le 20). Il s’agit donc d’une échelle de rapports ; encore faut-il s’interroger sur la nature de ces rapports.
S’agit-il d’une échelle de rapports égaux, auquel cas, 10 égale deux fois 5, c’est-à-dire qu’une production à laquelle on attribue la note dix vaut deux fois plus que celle à laquelle on attribue 5 (parce que l’origine des valeurs est la même et que l’unité est constante) ? S’agit-il d’une échelle d’intervalles égaux ? Auquel cas, et pour les mêmes raisons que celles indiquées plus haut, on peut affirmer qu’entre 6 et 9, l’intervalle est le même qu’entre 13 et 16. Si l’échelle utilisée ne possède pas ces caractéristiques, il ne s’agit plus alors d’une échelle de rapports, mais simplement d’une échelle d’ordre, qui permet de dire si une valeur est supérieure, inférieure ou égale à une autre, mais qui ne permet pas de savoir de combien, un point n’ayant pas la même valeur d’un bout à l’autre de l’échelle. Dans ce dernier cas, il apparaît clairement que toutes les opérations arithmétiques qui sont possibles avec des échelles de rapports et d’intervalles égaux, deviennent illégitimes : en particulier le fameux calcul de moyennes si prisé dans l’enseignement. Cela reviendrait à additionner des kilomètres avec des microns, ou pire encore, des secondes avec des litres…
L’enjeu est d’importance car, s’il s’avère que la fiabilité des notes est contestable, cela risque de remettre en question l’évaluation scolaire, aussi bien dans sa dimension formative (pédagogique) que dans sa dimension sommative (sociale). C’est donc en dernière analyse aux notes elles-mêmes qu’il convient de s’intéresser, ainsi qu’aux processus qui permettent de les obtenir
Patrice Pelpel (Se former pour enseigner)
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La plus commune est l’échelle numérique de 0 à 20. Théoriquement, elle possède une origine (le zéro) et une unité constante (le point) qui permet de passer de l’un à l’autre de ses échelons, jusqu’au dernier qui en marque le terme (le 20). Il s’agit donc d’une échelle de rapports ; encore faut-il s’interroger sur la nature de ces rapports.
S’agit-il d’une échelle de rapports égaux, auquel cas, 10 égale deux fois 5, c’est-à-dire qu’une production à laquelle on attribue la note dix vaut deux fois plus que celle à laquelle on attribue 5 (parce que l’origine des valeurs est la même et que l’unité est constante) ? S’agit-il d’une échelle d’intervalles égaux ? Auquel cas, et pour les mêmes raisons que celles indiquées plus haut, on peut affirmer qu’entre 6 et 9, l’intervalle est le même qu’entre 13 et 16. Si l’échelle utilisée ne possède pas ces caractéristiques, il ne s’agit plus alors d’une échelle de rapports, mais simplement d’une échelle d’ordre, qui permet de dire si une valeur est supérieure, inférieure ou égale à une autre, mais qui ne permet pas de savoir de combien, un point n’ayant pas la même valeur d’un bout à l’autre de l’échelle. Dans ce dernier cas, il apparaît clairement que toutes les opérations arithmétiques qui sont possibles avec des échelles de rapports et d’intervalles égaux, deviennent illégitimes : en particulier le fameux calcul de moyennes si prisé dans l’enseignement. Cela reviendrait à additionner des kilomètres avec des microns, ou pire encore, des secondes avec des litres…
L’enjeu est d’importance car, s’il s’avère que la fiabilité des notes est contestable, cela risque de remettre en question l’évaluation scolaire, aussi bien dans sa dimension formative (pédagogique) que dans sa dimension sommative (sociale). C’est donc en dernière analyse aux notes elles-mêmes qu’il convient de s’intéresser, ainsi qu’aux processus qui permettent de les obtenir
Patrice Pelpel (Se former pour enseigner)
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