Bonjour tous
J'ai besoin d'analyser chaque ligne de ce poème Aidez-moi, s'il vous plaît j'ai examen demain
Les colchiques
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violatres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément
Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
æÇÍÏ ÎÇØåã
2014-06-14, 13:34
Essalamou 3aleykoum
Excusez le retard imprévu quoique votre examen est passé (j'espère que ça y été)
mais je vous poste l'analyse pour que d'autres en profitent
Les Colchiques - Apollinaire
Publié par Fiches d'explication de texte pour le Bac Françai Dimanche, 13 Juin 2010
Introduction : Les colchiques symbolisent traditionnellement la fin de l’été, l’AUTOMNE
Thème traditionnel : Femme/Fleur
Cependant, ce poème est étrange, original
I. Originalité du poème
1) Renversement de la valeur d’un thème (ou cliché)
- La Colchique est une fleur peu connue
- « couleur de cerne et de lilas » = mauve, violet ð couleur du semi-deuil (après le noir)
« violâtres » : suffixe à connotation péjorative
- Originalité du Blason féminin : représentation réelle de la femme, avec sa fatigue : « cernes »
La femme est un poison lent ð ce n’est pas une vision symbolique très élogieuse
- Répétition du verbe « s’empoisonne » à la rime
- La rose est traditionnellement la fleur qui symbolise la beauté, là Apollinaire compare la femme aux colchiques, symboles de l’imperfection.
- Perversion du cliché, du topos
2) Jeu de la forme
- Apollinaire utilise des mots triviaux : « vaches » ou techniques : « vénéneux », qui sont contraires aux principes stylistiques de la poésie
Le terme « joli » est inattendu, en effet il est généralement évité, car trop banal.
Cependant, Apollinaire a montré dans d’autres poèmes qu’il savait utiliser un vocabulaire riche ð c’est donc consciemment qu’il a choisi ces termes-là.
- L’absence de ponctuation entraîne une ambiguïté du sens : « y fleurit tes yeux » ð ?
- Ambivalence, polysémie
- Liberté de versification : les vers 2 et 3 constituent un alexandrin coupé en 2
La troisième strophe est constituée d’une seule longue phrase ð elle allonge le poème
- L’utilisation du « et » emphatique en début de vers (v7) sert à souligner ce qui suit.
- Les rimes ressemblent à un système connu, sans totalement s’y conformer
On peut remarquer la présence de rimes riches à 3 sons
- Jeu avec le sonnet : en rassemblant les vers 2 et 3 qui forment un alexandrin, on remarque que le poème possède les rimes du sonnet (AABB-AABB- 2 tercets)
II. Symbolique amoureuse
1) Un sentiment contrasté
- Champs lexicaux traditionnels : « joli » = terme niais, « fleurit », « ma vie pour tes yeux », « enfants », « harmonica », « doucement »
Mais étonnant : « battre » x2
« Dément » suggère la folie ð climat inquiétant ≠ romance naïve
- Chute du poème : « mal fleuri »
« Pour toujours » = caractère irrémédiable
- Paysage imaginaire et mental
Projection de ce qu’il ressent ð inquiétudes, angoisse (pour Annie)
// Biographie d’Apollinaire : il est tantôt tendre, tantôt violent
- Destruction par l’amour
- Renversement étrange du temps : « filles de leurs filles »
2) Vision de l’amour et de la femme
- Description de la femme comme dangereuse, toxique
Dégradation de la beauté
Envoûtement par les yeux mais mauvais
Synecdoque : les « yeux » qualifient la femme toute entière
- // Cubisme
- « vache » : image de la patience, de la lenteur ð l’amour se dégrade avec lenteur
- « ma vie » : présence du temps
- « enfants » : désir de retour à l’enfance
- « filles de leurs filles » : temps qui passe
- Parallèle entre assonances & sens : « paissant lentement s’empoisonnent » ð musicalité, continuité
9 Mélancolie…
- Juxtaposition d’éléments : // esthétique cubiste
« Hoquetons », « harmonica » = enfance
« Yeux », « paupières » = lyrisme traditionnel
- Aspect disparate (// Marie Laurencin = peintre)
- Histoire d’apparence simple, prosaïque, mais qui introduit en réalité une vision de l’amour pessimiste, négative par collage
Conclusion :
- Une seule couleur présente : le mauve ð ≠ du poème romantique
- Le paysage participe à l’action
« Automne » = saison mentale d’Apollinaire (x3)
- A l’analyse, le poème parait discontinu, disparate, alors qu’à l’oral on perçoit une musicalité, une continuité. Au final ð mélancolie qui coule
- Nostalgie du bonheur présumé de l’enfance, de l’insouciance
- Clichés retournés, renversés ð automne : « Soleil couchant », de Victor Hugo
- Le poème est emblématique du recueil : amour malheureux + automne
Mais l’esthétique est renouvelée ð Surprise
Autres problématiques :
En quoi ce poème est-il emblématique du recueil ?
Etudiez l’effet de surprise. (ð Prosaïque)
Ex. : Etudiez l’ambiguïté du poème
I. Un paysage double à la fois bucolique et symbolique
II. Des sentiments contrastés
(vision ambigüe de l’amour ; on s’attend aux clichés habituels)
Essalamou 3aleykoum
MEKKI DAOUADJI
2014-06-29, 22:23
merci pour votre aide t es sympa