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pour les étudiants de 2éme année français

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قديم 2015-12-21, 11:47   رقم المشاركة : 1
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sarita95
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B18 pour les étudiants de 2éme année français

bonjour à tous ...

svp est ce que il y a quelqu'un qui peut m'expliquer la linguistique ( le fonctionnalisme et dstributionnalisme)

merciiiiii









 


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قديم 2016-01-15, 19:16   رقم المشاركة : 2
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''أسيل''
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La linguistique générale:

La linguistique est une discipline qui s’intéresse à l’étude du langage. Elle se distingue de la grammaire, dans la mesure où elle n'est pas prescriptive mais descriptive. La prescription correspond à la norme, c'est-à-dire ce qui est jugé correct linguistiquement par les grammairiens. A l'inverse, la linguistique descriptive des linguistes se conten e de décrire la langue telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait être.

La linguistique est donc l'étude scientifique du langage humain. Une étude est dite scientifique lorsqu'elle se fonde sur l'observation des faits et s'abstient de proposer un choix parmi ces faits au nom de certains principes esthétiques ou moraux. «Scientifique» s'oppose donc à «prescriptif». Dans le cas de la linguistique, il est particulièrement important d'insister sur le caractère scientifique et non prescriptif de l'étude.

L'émergence et le développement de la linguistique, en tant que discipline scientifique, ont été précédés par des siècles de réflexion sur le langage, de la part des grammairiens, des rhétoriciens et des logiciens.


I.Les écoles européennes.

1.L’école Saussurienne.
a. La linguistique avant Saussure :

Un peu d’histoire :

Dès le IVe siècle avant J-C., Aristote s'intéresse au langage, dans une perspective rhétorique (son traité fondateur, Rhétorique, analyse la technique du discours oratoire en quatre grands moments : l'invention, la disposition, l'élocution et l'action) et logique (traité des Catégories).

Au Ier siècle de notre ère, Quintilien écrit un ouvrage didactique (Institution oratoire) présentant les étapes de la formation du futur orateur ou écrivain, depuis les apprentissages de base – dont la grammaire – jusqu'aux techniques rhétoriques.
Un siècle après, Apollonius Dyscole rédige l'un des premiers traités grecs de syntaxe ( De la construction), considéré comme le monument le plus achevé de la technique grammaticale alexandrine.

Le Moyen Âge voit fleurir nombre de controverses, notamment philosophiques, sur le rôle du langage dans la connaissance. À la fin de la Renaissance, le grammairien espagnol Sanctius écrit sa Minerve ou les causes de la langue latine, qui témoigne d'un effort pour retrouver des schémas réguliers derrière des constructions anomales de la langue.


L'époque classique n'est pas en reste : en 1660, la Grammaire générale et raisonnée d'Arnauld et Lancelot (connue comme la « grammaire de Port-Royal ») illustre la démarche des classiques soucieux de dégager, par-delà les usages particuliers, des principes universels fondés sur la raison.

Le siècle des Lumières reprend, dans divers articles de l'Encyclopédie (notamment dans l'article « Langue »), les grands principes du rationalisme cartésien, en particulier l'idée que les langues énoncent les pensées à travers des catégories grammaticales universelles, et que la syntaxe est fondée logiquement sur l'ordre des mots.

La grammaire :
La grammaire est l’étude systématique des éléments constitutifs d'une langue.
La grammaire prescriptive étudie les règles qui régissent une langue donnée et permettent de construire des énoncés reconnus corrects par les locuteurs natifs de cette langue. Elle comporte plusieurs disciplines qui étudient :
• les sons et leur prononciation :

o phonétique ;
o phonologie ;
o orthophonie ;

• les mots :
o morphologie ;
o orthoépie ;
o orthographe ;
• les phrases et propositions :
o syntaxe.

La grammaire historique décrit et compare les états d'une même langue à des époques différentes. Elle étudie une langue dans son développement, marqué par une suite de changements et transformations linguistiques.

La grammaire comparée étudie et compare différentes langues dérivées d'une langue originale commune ou étudie et compare deux ou plusieurs langues non nécessairement issues d'une langue commune.

La grammaire générale est le nom ancien de la linguistique générale qui étudie les lois les plus générales du langage, éclairées par les lois de la physique, de la physiologie, de la psychologie, de la sociologie.

La philologie :
La philologie, pour Platon, est le goût pour la littérature et, plus généralement, pour l'érudition (connaissance profonde et étendue d'un sujet large résultant de l’étude et de la lecture des documents consacrés à celui-ci plutôt qu’à des études scolaires). Le mot s'applique ensuite, chez les Grecs anciens, à toute dissertation littéraire, érudite, ou dialectique. Au XVIe siècle, les érudits de la Renaissance englobent sous le mot philologie ces connaissances héritées de l'antiquité gréco-romaine que le XIXe siècle regroupera sous le vocable humanisme. Le philosophe allemand Christian Von Wolff (1679-1754) élargira ensuite la notion de philologie à l'étude de toutes les manifestations de l'esprit humain dans l'espace et dans le temps. August Böckh va dans le même sens et oppose la philologie à la philosophie : la philosophie est la science de la connaissance déjà produite par le passé, « Toutes les autres sciences plongent leurs racines dans la philosophie et la philologie ».

Au XXe siècle naissant, la définition du mot philologie se réduit à l'ensemble des notions nécessaires à l'étude littéraire d'une langue, fournies par la paléographie et l'étude critique des textes, étayée par celle de toutes les formes de grammaire et de linguistique. Le philologue inventorie, enregistre et ordonne des faits littéraires, le linguiste compare ces faits et tente d'en découvrir les lois organiques.

La philologie s'intéresse aussi aux problèmes de datation, de localisation et d'édition de textes. Pour ce faire, elle s'appuie sur l'histoire et ses dérivées, la linguistique, la grammaire, la stylistique, mais aussi sur des disciplines liées à l'archéologie comme l'épigraphie ou la papyrologie ainsi qu'à l'édition des textes anciens (paléographie, codicologie).

Cela dit, le terme est souvent utilisé comme synonyme quelque peu vieilli de linguistique comparée. C'est à tort, car cette dernière discipline compare des langues différentes mais n'en établit pas les textes, alors que chaque langue a sa philologie.

Pour conclure, la science qui s'est constituée autour des faits de langue est passée par trois phases successives avant de connaître quel est son véritable objet :

La grammaire qui vise uniquement à donner des règles pour distinguer les formes correctes des formes incorrectes.

La philologie qui veut avant tout fixer, interpréter, commenter les textes ; cette première étude l'amène à s'occuper aussi de l'histoire littéraire, des mœurs, des institutions, etc.

La philologie comparative ou grammaire comparée qui étudie l'histoire et l'évolution des langues (prises individuellement) ou des familles de langues.

b. La linguistique avec Saussure :
• Qui est Ferdinand De Saussure ?

Ferdinand de Saussure, né à Genève le 26 novembre 1857 et mort à Vufflens-le-Château le 22 février 1913, est un linguiste suisse. Reconnu comme le fondateur du structuralisme en linguistique, il s'est aussi distingué par ses travaux sur les langues indo-européennes (autrefois appelées « langues indo-germaniques »).

La nouvelle vision du langage a commencé à prendre corps à Leipzig (Allemagne), à la fin des années 1870. C'est là que règne le courant des néogrammairiens, en train d'introduire la notion de « lois » du langage. C'est auprès d'eux que F. de Saussure vient étudier la linguistique. A 22 ans, il publie un mémoire sur le système des voyelles dans les langues indo-européennes. Son approche est radicalement nouvelle. Les voyelles d'une langue entretiennent entre elles des relations fonctionnelles ; elles forment un système et leur usage s'explique par les liens qui les unissent.

Ce mémoire contient déjà les principales intuitions saussuriennes. Sa thèse en poche, il est nommé professeur de linguistique à Paris. Il y restera de 1881 à 1891. Très influencé par les idées du sociologue Emile Durkheim, qui est en train de concevoir sa théorie de la société comme un « tout » qui dépasse les individus, Saussure pense qu'il en va de même pour la langue : « C'est un système organisé et doué d'une fonction sociale. » Il élabore alors les grands axes de sa linguistique générale.

En 1891, F. de Saussure revient à Genève, où il enseigne le sanskrit (une langue indo-européenne de la famille indo-aryenne, autrefois parlée dans le sous-continent indien. De nos jours, certains érudits le parlent encore et publient des œuvres académiques ou tiennent des colloques en sanskrit), la grammaire comparée et la linguistique générale.

Lorsqu'il meurt en 1913, il n'a rien publié de sa théorie linguistique. Trois ans plus tard, deux de ses disciples (Charles Bally et Albert Sechehaye ) vont éditer son Cours de linguistique générale à partir de notes manuscrites d'élèves. Toute la linguistique du XXe siècle en sera l'héritière.

On estime (surtout en Europe) qu'il a fondé la linguistique moderne et établi les bases de la sémiologie. Dans son Cours de linguistique générale (1916), il définit certains concepts fondamentaux (distinction entre langage, langue et parole, entre synchronie et diachronie, caractère arbitraire du signe linguistique, etc.) qui inspireront non seulement la linguistique ultérieure mais aussi d'autres secteurs des sciences humaines comme l'ethnologie, l'analyse littéraire, la philosophie et la psychanalyse lacanienne.

Qu’a-t-il apporté ?

Dans l’histoire de la linguistique, Ferdinand de Saussure est considéré comme le fondateur du structuralisme et les auteurs insistent sur sa rupture avec toutes les études qui ont précédé le Cours de linguistique générale, en particulier sur son opposition au comparatisme. L’analyse des notes prises par ses étudiants permet de comprendre sa relation à un héritage qu’il revendique tout en s’en démarquant.

La grande innovation de Ferdinand de Saussure par rapport aux linguistes de son époque a été de séparer l’objet d’étude de la linguistique de sa matière. En effet, cette dernière inclut toute forme de langage sans aucune distinction, ce qui la rend impossible à étudier dans son ensemble. En revanche, l’objet de la linguistique se limite à un sous-ensemble de la matière. Il constitue un tout structuré qui résulte de décisions prises par le linguiste, notamment en fonction de l’aspect de la matière que ce dernier souhaite étudier. L’objet ainsi défini doit permettre de classifier la matière afin de mieux la comprendre.

En ses propres termes : « celui qui se place devant l’objet complexe qu’est le langage pour en faire son étude abordera nécessairement cet objet par tel ou tel côté, qui ne sera jamais tout le langage […]. Or, il y a ceci de primordial et d’inhérent à la nature du langage que, par quelque côté qu’on essaie de l’attaquer – (justifiable ou non) –, on ne pourra jamais y découvrir d’individus, c'est-à-dire d’êtres (ou de quantités) déterminés en eux-mêmes sur lesquels s’opère ensuite une généralisation. Mais il y a d’abord la généralisation, et il n’y a rien en dehors d’elle : or, comme la généralisation suppose un point de vue qui sert de critère, les premières et les plus irréductibles entités dont peut s’occuper le linguiste sont déjà le produit d’une opération latente de l’esprit. »

Concepts fondamentaux :

Langage, langue et parole :

La fin ultime de Saussure est de proposer une théorie cohérente du langage, qui sera à même de saisir son objet avec la plus grande rigueur et netteté possibles, en distinguant le phénomène linguistique de tout phénomène connexe. Cela amène Saussure à distinguer le langage des langues.

Par langage, Saussure entend la faculté générale de pouvoir s'exprimer au moyen de signes. Cette faculté n'est pas propre aux langages naturels mais elle caractérise toute forme de communication humaine.
Par langue, Saussure entend en revanche un ensemble de signes utilisés par une communauté pour communiquer : le français, l'anglais ou l'allemand, pour ne citer que quelques exemples.

La parole est, pour Saussure, l'utilisation concrète des signes linguistiques dans un contexte précis. Par ce concept de parole, Saussure tente de distinguer l'usage concret de la langue de la langue elle-même, entendu comme ensemble de signes.

Donc, pour Saussure, la langue est un phénomène entièrement psychique ou intérieur et ce système de signe ne doit pas se confondre avec d'autres phénomènes qui en sont très proches comme la renonciation, l'écriture, l'écoute ou la lecture qui sont d'une autre nature: ce sont des réalisations concrètes, actuelles, de l'exercice individuel de la langue, c'est la parole. La langue est intérieure, mais elle est en même temps le produit d'un accord collectif, d'une convention sociale: elle existe de la même manière dans la tête de tous les membres de la collectivité, alors que son utilisation, la parole, est individuelle et peut varier dans une certaine mesure d'un individu à un autre.

Synchronie et diachronie :

Saussure avait remarqué chez les grammairiens comparatistes du XIXe siècle qu'il a largement fréquentés à Leipzig et à Paris, une confusion entre les aspects historiques et les aspects statiques des analyses de langues. La conception même de langue, tout axée sur l'écrit et sur l'évolution à partir d'une langue mère (l'indo-européen) ne lui paraissait conforme ni à la réalité historique ni à la réalité actuelle. Son Cours introduit de façon lumineuse deux notions devenues indispensables: la notion de synchronie et la notion de diachronie.

La linguistique synchronique étudie la langue dans sa réalité psychologique, telle qu'existant dans la même conscience collective, à un moment donné de son histoire et au même moment pour toute la collectivité. Cette étude permet de découvrir que la langue est un système nécessaire pour que les usagers puissent communiquer.

La linguistique diachronique, de son côté, étudie la langue dans son évolution dans le temps, sur des durées relativement longues pour qu'on puisse apercevoir les changements qui se produisent, soit par accommodation aux changements sociaux, soit par influence des autres langues. C'est « l'axe des successivités». L'idée elle-même de successivité implique déjà que la valeur explicative de la linguistique historique repose sur l'étude d'une succession de descriptions synchroniques. Les objets recherchés et la méthode ne peuvent cependant se comparer à ceux de l'analyse synchronique.

Selon Saussure, la perspective diachronique doit être étudiée, certes, mais elle ne permet pas de rendre compte du fait que la langue est un système. Elle prend en effet uniquement en compte les modifications au cours du temps ; l'approche synchronique montre, elle, que la signification des signes dépend de la structure de l'ensemble de la langue.

La langue comme système :

La convention se révèle dans des systèmes coordonnés à tous les plans de la langue: phonologie, morphologie, lexico-sémantique, syntaxe, stylistique. En analysant les formes sonores, on se rend compte que chaque unité linguistique appartient à un ensemble limité de formes dont la valeur réelle se situe dans leur opposition aux autres formes. En phonologie, par exemple, le fait d'utiliser « a » dans « par » n'a pas de valeur en soi, mais tire toute sa valeur linguistique du fait qu'il appartient au réseau d'oppositions à « e », « u », « ou », « o », « eu » dans « pire », « père », « pur », « pour », « porc », « peur », et ainsi de suite pour toutes les formes sonores.

Saussure conclut de l'examen de la notion de système qu'elle ne peut s'appliquer qu'à la langue et non à la parole qui est une actualisation du système, un effet, mais qui ne fait pas partie du système. Il conclut également que la langue est essentiellement forme et non substance et que « la linguistique a pour unique et véritable objet la langue envisagée en elle-même et pour elle même ».

Le signe linguistique

Chez Saussure, le signe linguistique (terme qu’il préfère à celui de mot) comprend deux éléments indissociables (deux faces) :l’image acoustique et le concept. Selon lui, il s’agit d’entités psychiques (donc non matérielles) qui ne peuvent exister l’une sans l’autre.

Selon Saussure, la notion de signe ne s’applique pas uniquement au système linguistique mais potentiellement à tous les autres systèmes. C’est pourquoi, il remplacera le terme image acoustique par signifiant et celui de concept par signifié, car ils sont plus généraux.

Dans le domaine de la linguistique, le signifiant correspond à l’enveloppe linguistique du mot et le signifié à son sens. Par exemple, le signifiant de chat est (en français) le mot composé de quatre lettres « chat » (en anglais, ce signifiant est le mot de trois lettres « cat »). Le signifié du signe chat comprend le concept associé à ce mot, c’est-à-dire le fait que le chat est un félin, qu’il a des moustaches, qu’il miaule et mange des souris, etc.
La langue est donc faite de signes, c'est-à-dire d'une foule de signifiés associés à des signifiants. Pour que les membres d'une collectivité puissent se parler, il est nécessaire qu'i Is aient les mêmes signes, les mêmes rapports signifiés signifiants, les mêmes mots, quels que soient ces mots.

Ce qui est important cependant, ce n'est pas uniquement le rapport des signifiés avec les signifiants, mais aussi le rapport des signifiants entre eux et des signifiés entre eux. Saussure disait que «ce qui importe dans un mot, ce n'est pas le son lui-même, mais les différences phoniques qui permettent de distinguer ce mot de tous les autres».

Le signifié :

Le signifié désigne le concept, c'est-à-dire la représentation mentale d'une chose. Contrairement à une idée répandue, la langue n'est pas un répertoire de mots qui refléteraient les choses ou des concepts préexistants en y apposant des étiquettes. Si c'était le cas, les mots d'une langue, mais aussi ses catégories grammaticales auraient toujours leur correspondant exact dans une autre.

Le signifiant :

Le signifiant désigne l'image acoustique d'un mot. Ce qui importe dans un mot, ce n'est pas sa sonorité en elle-même, mais les différences phoniques qui le distinguent des autres. Sa valeur découle de ces différenciations. Chaque langue construit son lexique à partir d'un nombre limité de phonèmes, caractérisés comme les signifiés, non par leur qualité propre et positive, mais par ce qui les oppose : rouler un « r » en français est sans conséquence pour la compréhension ; ne pas le faire en arabe conduit à des confusions, puisque cette langue comporte à la fois une apicale vibrante [r] (« r » roulé) et une fricative vélaire sonore [ġ] (proche du « r » grasseyé français). Par exemple, les mots « rasīl (messager) » et « ġasīl (lessive) » ne se distinguent que par l'opposition « r » – « ġ ».

Arbitraire du signe :
Lorsque Saussure énonce le principe de l’arbitraire du signe, il veut souligner le fait qu’il n’existe aucun lien naturel ou logique entre les deux faces du signe : le signifiant et le signifié.

En d’autres termes, on dit que cette relation est immotivée. Par exemple, la relation entre le mot « chat » (et donc la suite de sons qui le composent) et le concept qu’il désigne (un animal à quatre pattes, qui ronronne et ange des souris, etc.) n’a aucune raison d’être en soi, si ce n’est que la communauté linguistique francophone a adopté conventionnellement cette étiquette linguistique pour désigner le concept de chat. Cette caractéristique du signe apparaît de manière évidente lorsque l’on compare les différentes étiquettes linguistiques utilisées dans différentes langues pour désigner des concepts très proches. Dans le cas de notre exemple, le mot chat devient « cat » en anglais, « Katz » en allemand, « gato » en espagnol, etc.

Enfin, même les onomatopées, qui sont censées reproduire un son réel, diffèrent en fonction des langues et sont donc au moins en partie arbitraires. Par exemple, en français le son du coq est «cocorico », mais il devient « cockadoodle- doo » en anglais et « quiquiriqui » en espagnol.

De par son caractère arbitraire, le signe linguistique se différencie des autres types de signes comme les symboles, qui reposent sur un rapport d’analogie entre signifié et signifiant. Par exemple, les panneaux de circulation routière reproduisent visuellement la situation qu’ils décrivent.

La valeur du signe :

Le lien entre un signifiant et un signifié produit la signification d’un signe. Toutefois, pour Saussure, chaque signe appartient avant tout au système général de la langue. Il tire donc sa valeur de ses rapports avec les autres signes de la langue et non de lui-même. Par exemple, ce qui fait la valeur du signifié « cheval » en français est qu’il s’oppose à d’autres signes comme « jument », « étalon », « poulain », « mule »t, etc.

Ainsi, la valeur des signes se définit de manière différentielle et oppositive. Selon les termes de Saussure, la caractéristique principale des signes linguistiques est d’être ce que les autres ne sont pas.

Unité linguistique :

Un discours étant composé d'une succession de signes, Saussure pose la question de la délimitation du signe, indispensable à la compréhension de la chaîne parlée (l'oreille ne peut le distinguer s'il relève d'une langue inconnue).

Il est ainsi amené à définir l'unité linguistique comme une tranche de sonorités qui est, à l'exclusion de ce qui précède et de ce qui suit, le signifiant d'un certain concept (le signifié).

Ainsi le segment sonore : [ʒ(ə)lapʁɑ̃] (en alphabet phonétique international) est analysé par un francophone en trois unités linguistiques : « je/la/prends/ », ou « je/l/apprends » (le choix entre ces découpages se faisant en fonction du contexte). Pour parvenir à cette analyse, la langue établit entre les unités de sens deux sortes de rapports, indispensables l'un à l'autre.

Rapports syntagmatiques :

Les unités linguistiques s'enchaînent l'une à l'autre dans le déroulement de la chaîne parlée et dépendent l'une de l'autre. Toute combinaison de deux ou plusieurs signes linguistiques constitue un syntagme. Tout signe placé dans un syntagme tire sa valeur de son opposition à ce qui précède, à ce qui suit ou aux deux : « re-lire », « contre tous », « s'il fait beau » sont des syntagmes composés de deux unités linguistiques ou davantage. On parle de rapports syntagmatiques.

Rapports associatifs :
(ou paradigmatiques, dénomination post-saussurienne)

Les éléments ainsi combinés sont par ailleurs associés chez le locuteur à d'autres qui appartiennent à des groupes multiformes : « enseignement » est relié aussi bien à « enseignant » par parenté qu'à « armement », « chargement »… par suffixation identique ou qu'à « apprentissage », « éducation »… par analogie des signifiés.

Alors que les rapports syntagmatiques sont directement observables, les rapports associatifs sont virtuels, sous-jacents.

Remarque : Ces deux types de rapports coopèrent ; la coordination dans l'espace (rapports syntagmatiques) contribue à créer des associations (rapports associatifs) et celles-ci sont nécessaires au repérage et à l'analyse d'un syntagme. Dans le segment sonore [kevuditil] (Que vous dit-il ?), [vu] (vous) est analysé comme unité de sens parce qu'il s'associe à « me », « te », « lui »… qui lui sont opposables : ils pourraient se substituer à [vu] et s'excluent mutuellement. Mais sans la présence de ce qui précède et suit (rapport syntagmatique), [vu] ne peut être perçu comme unité linguistique.

Linguistique et sémiologie :

Ferdinand de Saussure a toujours insisté sur les rapports entre linguistique et sémiologie. Par sémiologie, il entend la science sociale qui étudie les signes de manière générale. La linguistique n'était aux yeux de Saussure qu'une branche de la sémiologie. Cependant la linguistique en constitue la branche la plus développée, et la plus importante, en raison de la complexité du langage humain.

Linguistique interne et la linguistique externe :

Saussure a distingué la linguistique interne et la linguistique externe. Selon lui, l’étude de la langue doit être interne, c’est-à-dire limitée à ce qui est inhérent au système, comme par exemple les différents sons qui composent une langue ou la manière dont ils se combinent pour former des mots. L’étude de la linguistique selon Saussure n’inclut donc pas la mise en rapport du système de la langue avec des faits qui lui sont extérieurs (externes), comme sa relation avec l’histoire, la politique ou la société.

c. La linguistique après Saussure :

La postérité de Saussure fut immense et on reconnaît en lui, généralement, le fondateur du structuralisme, bien que ce mot lui soit postérieur.

Le structuralisme

Le structuralisme est un ensemble de courants de pensée apparus principalement en sciences humaines et sociales au milieu du XXe siècle, ayant en commun l'utilisation du terme de structure entendue comme modèle théorique (inconscient, ou non empiriquement perceptible) organisant la forme de l'objet étudié pris comme un système, l'accent étant mis moins sur les unités élémentaires de ce système que sur les relations qui les unissent. La référence explicite au terme de structure, dont la définition n'est pas unifiée entre ces différents courants, s'organise progressivement avec la construction institutionnelle des sciences humaines et sociales à partir de la fin du XIXe siècle dans la filiation positiviste; elle reste l'apanage de la linguistique et de la phonologie jusqu'à sa généralisation après 1945.

La linguistique va être la discipline phare de la généralisation du concept de structure, au début du XXe siècle.

La structure chez Saussure est un système entièrement fermé et statique, beaucoup plus proche d'une forme abstraite que de la conception ouverte de la structure qui prévaudra plus tard dans les sciences sociales.

Le nom même de « structuralisme » indique que la langue est conçue comme une structure, c'est-à-dire comme un ensemble d'unités structurées par des réseaux de relations.

2. L’école de Prague.


Le cercle linguistique de Prague ou « école de Prague » était un groupe de critique littéraire et de linguistique influent du XXe siècle. Ses membres ont développé des méthodes de critique littéraire sémiotique de 1928 à 1939 qui ont eu une influence significative et durable en linguistique et sémiotique.

A partir de 1926, Mathésius crée le Cercle linguistique de Prague (CLP) en réunissant un groupe de professeurs et d’étudiants de l’université qui étaient animés par un désir de résister aux thèses «mécanistes » des néogrammairiens. Jacobson a été un inspirateur du Cercle. Les théoriciens du Cercle posèrent des principes théoriques sous forme de thèse qui s’élèvent à neuf. Nous mentionnons ici les plus importantes:

• la langue doit être conçue comme un « système fonctionnel » ;

• la démarche méthodologique du linguiste doit être synchronique, et elle doit avoir recours au « sentiment direct » du locuteur, à son introspection ;

• la conception de la langue comme système fonctionnel doit s’appliquer non seulement sur le plan synchronique, mais également sur le plan historique ;

• un des objectifs du Cercle est de réaliser une typologie ( ou caractérologie) des systèmes que constituent les langues.

Le cercle de Prague se compose donc d'émigrés russes comme Roman Jakobson, Nicolaï Troubetzkoy, et Sergeï Karcevski, tout comme les érudits tchèques René Wellek et Jan Mukařovský . Le créateur du cercle et son premier président est le linguiste tchèque Vilém Mathesius (jusqu'à sa mort en 1945). Roman Jakobson fut vice-président.

L'œuvre du groupe avant la Seconde Guerre mondiale a été publiée dans Travaux du cercle linguistique de Prague qui représente les contributions les plus significatives au congrès mondial des slavisants. C'est dans ces Travaux, écrits en français, qu'apparaît pour la première fois le terme structure, dans son sens linguistique. La première livraison de ce manifeste eut lieu en 1929, date à laquelle le cercle se fait connaître, à l'occasion du premier congrès international des slavistes. Ce sera le premier manifeste du structuralisme.

Le concept de fonction dans le langage est la notion clef des travaux du cercle pragois. C'est, dans la grande diversité des travaux pragois, le seul point commun qui permet une cohésion du cercle. Cependant, il ne faudrait pas, comme c'est très répandu, assimiler le cercle linguistique de Prague à l'invention de la phonologie. D'ailleurs, le terme fonction a, dans les travaux du cercle, deux sens bien différents, qui ont été repris et validés par la suite :

• le langage a une fonction, c’est-à-dire qu’il sert à quelque chose : le schéma de la communication de Jakobson en sera, plus tard, une formalisation célèbre ;

• une langue est composée d’éléments qui ont, ou n’ont pas, une fonction : les phonèmes servent à distinguer des paires minimales, ce qui fonde la phonologie, alors que les phones sont des éléments non-discriminants, ce qui fonde la phonétique. Le fonctionnalisme de Martinet reprendra cette distinction.


La date de naissance symbolique du C. L. P. (Pražsky lingvističký kroužek) est la soirée du 6 octobre 1926. Ce soir-là, V. Mathesius avait convié des collègues dans son bureau de l'Université Charles à écouter un exposé du linguiste allemand H. Becker sur le phénomène d'uniformisation syntaxique que l'on constate dans des langues diverses, pratiquées au sein de cultures proches, comme le sont les langues d'Europe occidentale. A l'issue de la réunion, on décida de se retrouver tous les mois pour discuter de problèmes linguistiques, puis les séances devinrent plus fréquentes. D'emblée, il fut proclamé que le nouveau groupe débattrait de questions scientifiques dépassant les limites de la linguistique, comme celle qu'introduisait en psychologie la récente Gestalt-théorie, et qu'il favoriserait les rencontres entre linguistes et écrivains d'avant-garde comme le poète V. Nezval, ou le romancier L. Vančura, ou encore le théoricien de la littérature K. Teige. La langue de communication générale choisie fut le français.

Le schéma de Jakobson est un modèle décrivant les différentes fonctions du langage. Il a été développé à la suite des études de Karl Bühler, dont le modèle se limitait aux fonctions émotive (expressive), conative et référentielle.


D’après ce schéma de la communication verbale de Jakobson, à chacun des six facteurs inaliénables de la communication correspond une des six fonctions du langage (entre parenthèses).

D'après Roman Jakobson, « le langage doit être étudié dans toutes ses fonctions ». C'est-à-dire que le linguiste doit s'attacher à comprendre à quoi sert le langage, et s'il sert à plusieurs choses. « Pour donner une idée de ses fonctions, un aperçu sommaire portant sur les facteurs constitutifs de tout procès linguistique, de tout acte de communication verbale, est nécessaire ». Les voici :
• Le message lui-même ;
• « Le destinateur envoie un message au destinataire » ;
• Le destinataire est censé recevoir le message ;
• « Pour être opérant, le message requiert d'abord un contexte auquel il renvoie (c'est ce qu'on appelle aussi, dans une terminologie quelque peu ambiguë, le "référent"), contexte saisissable par le destinataire, et qui est soit verbal, soit susceptible d'être verbalisé » ;
• « le message requiert un code, commun, en tout ou au moins en partie, au destinateur et au destinataire (ou, en d'autres termes, à l'encodeur et au décodeur du message) » ;
• « le message requiert un contact, un canal physique et une connexion psychologique entre le destinateur et le destinataire, contact qui leur permet d'établir et de maintenir la communication ».
Les six fonctions de la communication telles que les identifie Roman Jakobson sont chacune liées à un de ces éléments.

Les fonctions du langage sont les suivantes :

• fonction expressive (expression des sentiments du locuteur)
• fonction conative (fonction relative au récepteur)
• fonction phatique (mise en place et maintien de la communication)
• fonction métalinguistique (le code lui-même devient objet du message)
• fonction référentielle (le message renvoie au monde extérieur)
• fonction poétique (la forme du texte devient l'essentiel du message)

Il considère d'ailleurs que ces fonctions « ne s'excluent pas les unes les autres, mais que souvent elles se superposent ». Le langage peut ainsi servir à plusieurs choses à la fois : maintenir le contact (fonction phatique) tout en prenant pour objet le code du message (fonction métalinguistique), par exemple, dans as-tu entendu ce que je t'ai dit ?

La fonction expressive :

Il s'agit de la fonction relative à l'émetteur. Elle est utilisée par le destinateur pour informer le récepteur sur sa propre personnalité ou ses propres pensées : pour Jakobson, « elle vise à une expression directe de l'attitude du sujet à l'égard de ce dont il parle. Elle tend à donner l'impression d'une certaine émotion, vraie ou feinte ; c'est pourquoi la dénomination de fonction "émotive", proposée par Marty4 s'est révélée préférable à "fonction émotionnelle"5. La couche purement émotive, dans la langue, est présentée par les interjections ».

Jakobson donne pour exemple d'utilisation de la fonction expressive la répétition, quarante fois, de « Segodnja večerom » (« ce soir », en russe) par un acteur qui passait son audition chez Stanislavski. Chaque fois cet acteur devait varier l'intonation de ce soir selon une situation bien précise, imposée par Stanislavski ; pour que l'audition soit réussie, il fallait que l'auditoire reconnaisse chacune de ces situations « à partir des changements dans la configuration phonique de ces deux simples mots ».

Dans un contexte informatique, la fonction expressive pourrait être remplie par des méta-informations ou métadonnées exprimant l'état psychologique de l'agent émetteur.

La fonction conative
C'est la fonction relative au destinataire. Elle est utilisée par l'émetteur pour que le récepteur agisse sur lui-même et s'influence. C'est évidemment une fonction privilégiée par la publicité.

Cette fonction trouve son expression grammaticale la plus pure dans le vocatif et l'impératif.

Cet aspect est lié à une autre approche, la théorie des actes de langage. Des formes grammaticales comme le vocatif ou l'impératif permettent l'instanciation de cette fonction, de la même manière que les verbes dits performatifs comme « demander », « affirmer », « proposer »...

La fonction phatique
C’est la fonction de mise en phase. Elle est utilisée pour établir, maintenir ou interrompre le contact physique et psychologique avec le récepteur. Elle permet aussi de vérifier le passage physique du message.

Il s'agit de rendre la communication effective avant la transmission d'information utile et d'en confirmer la bonne réception. Ce sont les fonctions que remplissent par exemple le « Allô » d'une communication téléphonique, le "entendu" qui clôt un échange, ou les hochements de tête de l'interlocuteur attentif.

La fonction métalinguistique
C'est la fonction relative au code, le dictionnaire, le mode d'emploi. Avant d'échanger des informations il peut être important que l'échange porte d'abord sur le codage utilisé pour le message.

Ainsi les partenaires vérifient qu'ils utilisent un même code. Cette fonction consiste donc à utiliser un langage pour expliquer ce même langage ou un autre langage. On l'appelle parfois « traduction ».

La fonction référentielle
Cette fonction du message est centrée sur le monde (un objet ou un évènement extérieur) : le contexte ou référent.

Le référent d'une communication peut être par exemple la table qui se trouve dans l’environnement des interlocuteurs (dans le même « contexte »), ou alors une culture, un pays.

C'est une fonction extrêmement utilisée puisque la plupart des discussions et des textes dans le monde contiennent une information.

Cette fonction décrit une réalité objective.

La fonction référentielle oriente la communication vers ce dont l'émetteur parle, vers le sujet sur lequel on informe, vers des faits objectifs, à savoir les référents (personnes, objets, phénomènes, etc.,) sans lesquels il n'y aurait pas de communication possible.

Cette fonction englobe les informations objectives que véhicule le message. Par exemple, l'énoncé de faits qui se produisent quelque part.

La fonction poétique
Cette fonction ne peut être étudiée avec profit si on perd de vue les problèmes généraux du langage. La fonction poétique n'est pas la seule fonction de l'art du langage, elle en est seulement la fonction dominante, déterminante, cependant que dans les autres activités verbales elle ne joue qu'un rôle subsidiaire, accessoire.

Il s'agit donc de mettre en évidence tout ce qui constitue la matérialité propre des signes, et du code. Cette fonction permet de faire du message un objet esthétique, même de façon minimale. Les efforts liés à l'euphonie et à l'ordre des mots concernent la fonction poétique. Le niveau de langue, le ton, la hauteur de la voix construisent aussi la fonction poétique d'un message oral.

Jakobson prendra donc pour premier exemple l'ordre des mots (forme d'euphonie) :
« "Pourquoi dites-vous toujours Jeanne et Marguerite, et jamais Marguerite et Jeanne ? Préférez-vous Jeanne à sa sœur jumelle ?" - Pas du tout, mais ça sonne mieux ainsi". Dans une suite de deux mots coordonnés, et dans la mesure où aucun problème de hiérarchie n'interfère, le locuteur voit, dans la préséance donnée au nom le plus court, et sans qu'il se l'explique, la meilleure configuration possible du message ».

Mais Jakobson met très vite l'accent sur ce qui lui permet d'approcher par la suite la poétique, même si de toute évidence l'exemple concernant l'ordre des mots n'est pas sans rapport avec elle.
Jakobson évoque alors assonances et allitérations (l'affreux Alfred, I like Ike), toutes répétitions qui amènent à porter l'attention sur la forme du message ou à choisir cette forme plutôt qu'une autre. Mais Jakobson précise encore, avant de résumer ces six fonctions dans un schéma, que « l'étude linguistique de la fonction poétique doit outrepasser les limites de la poésie, et, d'autre part, l'analyse linguistique de la poésie ne peut se limiter à la fonction poétique. [Par exemple] la poésie épique, centrée sur la troisième personne, met fortement à contribution la fonction référentielle ; la poésie lyrique, orientée vers la première personne, est intimement liée à la fonction émotive »1.

La fonction poétique permet aussi d'éviter des phrases écrites telles que les poules du couvent couvent, où le manque d'une certaine esthétique habituelle conduit à une difficulté de communication.
On peut aussi évidemment trouver des exemples de phrases esthétiques dans la littérature :
« Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre / Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour / est fait pour inspirer au poète un amour / éternel et muet ainsi que la matière6. »
La notion de fonction poétique n'est donc pas spécifique au domaine poétique puisqu'elle concerne les communications quotidiennes et une certaine organisation implicite de la langue (ordre des mots, euphonie ou cacophonie), mais elle eut un retentissement spectaculaire dans le domaine de la critique littéraire.

Verbal et non verbal
Un message est dit « verbal » lorsqu’il est fait dans une symbolique écrite ou orale, impliquant une concision et des normes communes (une langue, ou plus généralement un langage) le dépassant. Cela inclut l’écriture, la langue des signes, la voix... L’art de conceptualiser ce message dans un langage afin de minimiser les interférences est appelé Rhétorique.
Il est dit « non verbal » lorsqu’il se base sur la compréhension implicite (culturelle souvent) de gestes, de couleur, ou d’odeur, non conceptualisé par un langage, formalisme le dépassant.

Temporalité du message
Un message peut varier, exister ou non, suivant le temps. Un message qui existe non éphémèrement est dit « intemporel ». Par exemple, un message sur un forum. Un message éphémère est, lui, dit « temporel ». Par exemple, une discussion orale.

Localisation du message

De même, un message peut être localisé (concentré à un endroit) ou alocalisé (disponible de plusieurs endroits / n'importe quel endroit).

Mme Aid









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LE FONCTIONNALISME.

On regroupe sous le terme « fonctionnalisme » un ensemble de courants qui, insistant sur le rôle essentiel de la langue comme instrument de communication, se donnent pour objectif de caractériser dans cette perspective les diverses fonctions des éléments linguistiques.

La question fondamentale pour un fonctionnaliste est donc la suivante : à quoi tel élément de la langue sert-il ? En d'autres termes, quelle est sa fonction ?

Contrairement aux courants formalistes, auxquels les fonctionnalistes s'opposent sur bien des points, ces derniers s'inscrivent, pour l'essentiel, dans une tradition d'inspiration européenne.

Depuis Ferdinand de Saussure (1857-1913), trois générations d'approches fonctionnalistes de la langue se sont succédé.

La première s'est constituée à l'origine autour de l'école dite de Prague, dans les années 1930. Représentée notamment par Nikolaï Troubetzkoy (1890-1938), auteur des Principes de phonologie, 1939, et par Roman Jakobson (1896-1982), elle s'est essentiellement consacrée à l'étude des structures phonologiques et à l'identification des fonctions du langage. La démarche des phonologues fonctionnalistes a été doublement novatrice. D'une part, elle a instauré un principe d'abstraction en retenant comme seuls pertinents pour la communication les traits phonétiques à valeur « distinctive ». D'autre part, elle a mis au point la méthode appelée « commutation » qui a été ensuite très largement utilisée par les distributionnalistes : par exemple, en français, « tu » est constitué des deux phonèmes /t/ et /y/ (correspondant au « u ») parce qu'il commute d'une part avec «du » ou « lu » », et d'autre part avec « ta » ou « ton » – c'est-à-dire qu'il entre dans un double système d'oppositions. Opératoire au niveau phonologique, cette démarche a en revanche prouvé ses limites lorsque certains fonctionnalistes ont cherché à l'étendre, dans les années 1960, aux autres niveaux de l'analyse linguistique, qu'il s'agisse de la syntaxe pour André Martinet (1908-1999) ou de la sémantique pour Luis Prieto (1926-1996).


La deuxième génération s'est intéressée à la fonction communicative de la phrase et à son articulation au discours, dans le sillage de l'approche dite « perspective fonctionnelle de la phrase » du cercle de Prague.

Développée notamment par Vilem Mathesius (A Functional Analysis of Present Day English on a General Linguistic Basis, 1961), cette approche distinguait au sein de la phrase les constituants (ou « thèmes ») qui rappellent au destinataire une information déjà donnée par le contexte ou la situation, et ceux (appelés « rhèmes ») qui lui apportent des informations nouvelles à propos de ce thème. Elle montrait que l'ordre des mots dans la phrase reflète en partie cette distribution des rôles, dans la mesure où l'information connue (thème) tend à être introduite en début de phrase, avant l'information nouvelle (rhème). Sur cette lancée, Jan Firbas (Functional Sentence Perspective in Written and Spoken Communication, 1992) a ensuite tenté de généraliser l'approche, en proposant de calculer le degré de « dynamisme communicationnel » d'un constituant selon la quantité d'information nouvelle qu'il apporte.

Il revient également aux fonctionnalistes de la deuxième génération, et notamment à Michael Halliday dans les années 1970, d'avoir initié l'étude des procédés linguistiques qui, au sein de la phrase et d'une phrase à l'autre, assurent la cohésion textuelle (Cohesion in English, 1976 ; An introduction to Functional Grammar, 1985).

La naissance de la troisième génération fonctionnaliste en linguistique, dès la fin des années 1970, a été marquée par un ouvrage de Simon Dik consacré à la « grammaire fonctionnelle » (Functional Grammar, 1978). D'orientation très largement typologique (dans la lignée des travaux de Joseph Greenberg sur la reconstruction des familles et proto-familles de langues), la voie nouvelle ainsi ouverte participe de la problématique actuelle en linguistique cognitive. L'un des représentants les plus connus de ce courant est Talmy Givón qui, après avoir contribué à développer l'approche fonctionnaliste de la grammaire (Functionalism and Grammar, 1995), a consacré ses travaux les plus récents à la phylogenèse du langage et avancé l'hypothèse d'une coévolution du langage, de l'esprit et du cerveau.

I’ illustration classique du structuralisme à son origine, le fonctionnalisme linguistique s'est donc considérablement renouvelé au fil des ans. Sur les questions actuellement très débattues concernant le rôle du langage et des langues pour l'espèce humaine, il apporte des éléments de réponse inspirés de son postulat fondateur. La fonction première du langage étant, selon lui, d'assurer la communication, il invoque l'existence de facteurs externes, d'ordre cognitif et social, à l'œuvre dans la structuration et l'évolution des langues, ainsi que dans l'acquisition ontogénétique de la langue maternelle (par l'enfant), et dans l'émergence phylogénétique de la faculté de langage (par l'espèce).

Le fonctionnalisme en linguistique :

Le fonctionnalisme en linguistique, né des travaux du Danois Louis Hjelmslev et du Français André Martinet, prône une grammaire fondée sur la reconnaissance de « fonctions » du langage. Cette démarche, reprise par Simon C. Dik de l’Université d'Amsterdam dans les années 1970, a encore subi plusieurs modifications depuis. Son expression la plus achevée est exposée dans l'édition posthume en deux volumes de « The theory of Functional Grammar » de 1997.

La notion de « fonction » généralise la classification habituelle entre sujet et objet : la grammaire fonctionnaliste reconnaît dans les éléments du discours trois types (ou niveaux) de fonction :

1. Fonction sémantique (agent / patient / récepteur / etc.), qui décrit le rôle des unités dans la situation ou l'action exprimée ;

2. Fonction syntaxique (sujet / objet), qui définit les différents points de vue dans la présentation d'une expression linguistique ;

3. Fonction pragmatique (thème principal et thème secondaire, contexte, orientation), qui définit le contenu informatif des unités, déterminée par le contexte des interactions entre mots.

La notion d’économie linguistique:

Martinet stipule que la fonction principale du langage qui est celle de la communication, implique la notion d’économie linguistique. Le langage doit satisfaire aux exigences de la communication et fournir des unités aussi différentes que possible pour représenter la multitude des concepts exprimables. Mais le langage obéit aux lois générales des activités humaines et donc à la tendance au moindre effort et cette loi implique l’existence d’un nombre minimum d’unités aussi peu différentes que possible. Le point central de cette théorie réside dans le concept de la double articulation.

La double articulation:

Les langues assument donc ces deux fonctions contradictoires et ceci par le fait qu’elles constituent toutes des systèmes doublement articulés, c’est la double articulation qui différencie radicalement les systèmes langagiers des autres systèmes sémiologiques et qui constitue selon Martinet la seule véritable caractéristique universelle des langues.

Lorsque nous rendons compte de toute expérience par le biais du langage, nous utilisons, d'une part, des unités significatives (unités de première articulation) et d'autre part des unités distinctives (unités de deuxième articulation).

La première articulation est celle qui fait que l'expérience rendue par le langage s'articule en unités successives et significatives, les monèmes (appelés couramment "morphèmes"). Les monèmes ont donc une forme et un sens (un signifiant et un signifié, si l'on veut faire le parallèle avec le signe linguistique de Saussure). Ils se combinent entre eux pour permettre de créer un énoncé ayant une signification.

Exemple : « Le chat dort » est un énoncé composé de trois monèmes :
Le monème (défini) « le »,
Le monème « chat »,
Le monème « dort ».

Le monème est donc la plus petite unité signifiante existante, raison pour laquelle les temps, le pluriel, etc. sont des monèmes, à l'inverse, un mot composé comme « chaise longue » ne sera pas analysé en deux monèmes car « chaise longue » commute avec « table », par exemple, il sera appelé « synthème », car composé de deux monèmes qui n'ont pas, dans ce cas, leur autonomie (on ne peut pas dire la chaise très longue sous peine de ne plus désigner la même réalité, on dira la chaise longue très longue).

La forme des monèmes s'articule en unités plus petites, appelées unités distinctives, les phonèmes. Ces unités n'ont pas de sens mais ont pour fonction de distinguer les monèmes entre eux.

Exemples :

• [ʃa] ~ [ʁa]. la substitution du phonème /ʃ/ et /R/ entraîne une modification du monème.
• [maʁ] ~ [mar]. l'opposition [R] et [r] (roulé) n'est pas pertinente en français, ce ne sont donc pas des phonèmes différents mais des réalisations différentes d'un même phonème (donc, deux sons différents mais un seul phonème). Les deux prononciations peuvent coexister sans que cela ne change le sens du monème.

En revanche, dans d'autres langues, cette opposition est pertinente et on est bien en présence de deux phonèmes distincts.

Donc, dans le cadre de la linguistique fonctionnelle d'André Martinet, la double articulation désigne la propriété de tout énoncé linguistique d'être segmenté à deux niveaux :

À un premier niveau (la première articulation), en unités ayant à la fois une face formelle (signifiant, dans la terminologie saussurienne) et une face significative (signifié, dans la même terminologie) ; ces unités peuvent être de longueur variable (phrase, syntagme, etc.) ; on appelle monème l'unité significative minimale (bateau, râteau, gâteau).

À un second niveau (la seconde articulation), ces unités peuvent elles-mêmes être segmentées en unités plus petites n'ayant pas de sens, mais participant à la distinction du sens des unités de première articulation : les unités distinctives (dans /bato/, /rato/ et /gato/, /b/, /r/ et /g/ sont les unités distinctives qui servent à distinguer le sens des trois unités significatives). On appelle phonème l'unité distinctive minimale.

Ainsi, dans l'énoncé « le chat mangera », on pourra pratiquer deux segmentations successives.
La première nous donnera cinq unités significatives (cinq monèmes) : le, chat, mang- (verbe manger), -r- (marque du futur) et -a (marque de la personne).
La seconde segmentation nous donnera huit unités distinctives (huit phonèmes) : /l/, /ə/, /ʃ/, /a/, /m/, /ã/, /ž/, /r/.

Cette double articulation constitue le fondement d'une économie importante dans la production d'énoncés linguistiques : en effet, avec un nombre limité de phonèmes (une trentaine en moyenne dans chaque langue), on peut construire un nombre illimité d'unités de première articulation et donc un nombre illimité d'énoncés.

L’école glossématique :

La théorie glossématique de Hjelmslev (couramment prononcé en français [jεmslεf] ou [jεlmslεf]) prolonge le concept saussurien de signe linguistique. Le signe est représenté par une relation de signe (ou fonction de signe) établie entre le plan de l'expression d’une part, et le plan du contenu d'autre part.

La glossématique repose sur le glossème qui est la petite unité du langage humain (parole), il peut correspondre à un ceneme, ou un plérème.

Le « cénème », terme employé chez Hjemslev correspond au« phonème » chez les autres linguistes. Le « sème » est la plus petite unité linguistique ayant un sens, le sème est plus petit que le signifié. Le sémème résulte de la combinaison de plusieurs sèmes, le« sémème » de Hjemslev correspond au « signifié » chez les autres linguistes.

Lorsque l'on « interchange » deux unités linguistiques dans l'un de ces deux plans, il se produit en principe un changement sur l'autre plan. Dans chaque plan, les unités linguistiques sont caractérisées par leurs relations mutuelles, par les unités qui les précèdent ou les suivent dans ce plan (relations syntagmatiques, représentées par une ligne horizontale) ainsi que par les relations aux alternatives possibles pour l'emploi à cet endroit de la phrase (relations paradigmatiques, représentées par une ligne verticale).

Les relations paradigmatiques-sémantiques interviennent entre des unités linguistiques que l'on peut substituer l'une à l'autre, comme dans les cas de synonymie et d’antonymie. Ces deux types de relations sont les empreintes dans les deux plans d’une forme, définie comme un réseau de relations entre unités linguistiques. Une telle forme est ainsi « projetée sur le signifié » (pour reprendre l'expression de Hjelmslev lui-même) « comme un filet étend ses mailles sur une surface unie », pour donner naissance à ce que Hjelmslev appelle la substance.

En linguistique, le paradigme est une série, le plus souvent l'ensemble des formes différentes que peut prendre un mot, notamment dans les langues flexionnelles.

En sémiotique, un paradigme désigne à la fois une classe de mots pouvant être utilisés dans une chaîne syntagmatique donnée et chacun des éléments d'une classe ; il constitue une liste virtuelle de formes pouvant prendre place à un endroit donné de la chaîne parlée ou énoncé.

L’axe paradigmatique est défini par opposition à l’axe syntagmatique. Le premier axe concerne le choix des mots eux-mêmes et joue sur des disjonctions de type « ou...ou » ; le second réfère à la place des mots dans un énoncé grammatical. Par exemple, dans une phrase donnée, un mot peut être remplacé par un autre mot d'une même catégorie, au moyen d'un déplacement dans l'axe paradigmatique.

Exemple :
• Le minou dort sur le tapis.
• Le chat dort sur le tapis.
• L'animal dort sur le tapis.

Dans ces phrases, les mots en italique appartiennent à une même catégorie (nom commun) et peuvent être permutés sans altérer la validité syntaxique de la phrase ni même son sens. Aucune autre classe de mot ne pourrait convenir: on ne pourrait pas remplacer ces mots par un adjectif ou un verbe.

Par contre, le verbe « dort » pourrait être remplacé par un autre verbe de la même classe paradigmatique, tel « joue », « ronronne », etc.

L'axe paradigmatique est pensé comme un axe vertical de type taxinomique. C'est l'axe des choix lexicaux et de la substitution, tandis que l'axe syntagmatique est celui de la production de la parole et de la combinaison des mots entre eux.

C'est en prenant appui sur les deux dimensions syntagmatique et paradigmatique (popularisées par la représentation de deux axes horizontal et vertical) que les linguistes ont pu fonder les procédures de délimitation des unités élémentaires (phonèmes et morphèmes) et d'appréhension de leur combinatoire sur la chaîne parlée.

L'axe syntagmatique est une notion fondamentale de linguistique structurale qui fonctionne en association avec l’axe paradigmatique comme en mathématiques l'axe des abscisses et celui des ordonnées.

Une chaîne parlée est une suite d'éléments du discours, les syntagmes, qui se positionnent sur l'axe syntagmatique ("en abscisse" ou "en x"). À chaque syntagme correspond une classe de valeurs possibles ("en ordonnée" ou "en y"), nommée paradigme. Chacune des valeurs possibles de cet axe est également appelé paradigme (comme en mathématiques "y" désigne à la fois l'ordonnée et l'ensemble des valeurs).

Ainsi, le concept de syntagme (l'axe des unités coprésentes) s'oppose à celui de paradigme (l'axe des substitutions) que nous pouvons définir comme étant une classe d'éléments commutables, c'est à dire l'ensemble des éléments substituables en un point d'un énoncé.










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