ãäÊÏíÇÊ ÇáÌáÝÉ áßá ÇáÌÒÇÆÑííä æ ÇáÚÑÈ - ÚÑÖ ãÔÇÑßÉ æÇÍÏÉ - Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète(6)
ÚÑÖ ãÔÇÑßÉ æÇÍÏÉ
ÞÏíã 2014-08-14, 23:56   ÑÞã ÇáãÔÇÑßÉ : 6
ãÚáæãÇÊ ÇáÚÖæ
Emir Abdelkader
ÚÖæ ããíøÒ
 
ÇáÕæÑÉ ÇáÑãÒíÉ Emir Abdelkader
 

 

 
ÅÍÕÇÆíÉ ÇáÚÖæ










ÇÝÊÑÇÖí Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète(6)

Les "alaouites" ne sont pas des "descendants" du prophète(6)


SUITE



78. Lyautey voulait imposer au Maroc la
monarchie qui a échoué en France !

La situation était tellement tendue et le moment tellement propice à un soulèvement général (en quelques heures, le sultan - s'il était un résistant - aurait pu rassembler 60.000 hommes ultra combatifs pour écraser un corps expéditionnaire de 6.000 hommes qui n'osait pas quitter la ville souricière.)

Comme en 19144 ! On ne choisirait pas entre Moinier - la - terreur et Regnault - le - ménager des « élites » locales. Paris les évincerait tos les deux, et décida d’instaurer un commandement unique.

Le 27 avril 1912, Poincaré faisait du général Hubert Lyautey (2) le premier commissaire résident général de la république française au Maroc. C’était un monarchiste convaincu, partisan de la toute puissance de l’administration et du centralisme, comme la tradition monarchiste et républicaine jacobine des Français, pendant plusieurs siècles, l’avait imposé aussi à l’ Europe rétive et maintenant il ont l'occasion de l'imposer dans ce terrain d’expérience colonial qu'est devenu le Maroc. C’était donc l’homme du moment, le maître de l’heure.

Il débarqua à Casablanca le 13 mai 1912, avec plusieurs bataillons commandés par le colonel Henry Gouraud (3), autre futur grand homme de l'occupation françaises au Maroc.

Faire carrière aux colonies était encore le seul moyen de se faire remarquer par le ministère de la guerre et l’opinion publique ultra chauvine en France. Lyautey arriva à Fèz le 24 mai 1912 à 5 heures du soir. « Il n’était pas bon à prendre avec des pincettes. » Il se sentait coincé dans Fèz, coincé entre des informations contradictoires : tout est calme, on vit sur une poudrière. Le 25 mai, il prit le thé avec le sultan Hafid et dîna le soir chez Regnault qui s’était installé dans le palais des Glaoui. Lyautey se retira de bonne heure, toujours de mauvaise humeur.

A dix heures du soir, une fusillade, nourrie mais dispersée éclata. Les tribus attaquaient. Malheureusement pour elles la lune était trop belle et le canon put tonner toute la nuit. Ils durent renoncer au matin, en amenant leurs morts, et bien qu’ils soient parvenus en deux endroits à pénétrer dans la ville. Ils revinrent à la charge le soir et foncèrent au cœur de la ville en utilisant astucieusement un bras de l’oued Fèz. La ville basse est le patio du palais Mnebhi ( l’ancien vizir de la guerre d’Abdelaziz ).

Tous ces documents importants qui ne doivent en aucun cas tomber entre les mains de l’ennemi. Un bidon d’essence est posé tout près. Il n’y a plus qu’à mettre le feu en cas de déroute. Les occupants français ne fermeront pas l’œil de la nuit. Mais, au matin, la ville basse libérée est vide. puisés par des pertes très lourdes et scandalisés par l’inertie de la ville qu’ils espéraient normalement voir se joindre à eux, les combattants se sont retirés sur les hauteurs qui dominent Fèz. Ils savaient que les canons de Lyautey étaient pointés vers la ville basse et que les artilleurs avaient reçu l’ordre d’ écraser la ville sous les obus.

Lyautey ne voulait pas courir le risque d’un combat de rue et ils n’en avaient pas les moyens. Ils préféraient raser la ville et ensevelir les résistants sous les ruines. Ils ne tombèrent pas dans le piège. Mais autour de la seule porte de Bab Guiça ils laissèrent mille morts hachés par la mitraille et les éclats d’obus tirés presque à bout portant.


79. Le peuple résiste, le sultan invite
les envahisseurs au déjeuner...

Hafid offrit un superbe déjeuner à ses sauveurs, Lyautey et son fringant état-major ; soudain entendit-on nettement les claquements secs des fusils Lebel , mais le déjeuner tourna court. Les avant-postes français qui flanquaient la ville à l’Ouest étaient attaqués.

Le sultan Hafid, commandeur des croyants, invite les occupants

Plus le sultan se soumettait et plus ses "sujets" se mettant « hors la loi » se battaient.

Toute la région nord de Fèz se soulève contre les occupants et leur valet Hafid.

Cette fois ils ont un chef, El Hajjami. Mais ils n’ont toujours pas d’artillerie et ne peuvent se battre à armes égales en rase campagne. Lyautey le sait qui prévient leur attaque sur la ville même, en projetant en avant une forte colonne commandée par le colonel Gouraud : 5 bataillons, 9 pelotons de cavalerie, 3 sections montées de 75 et 3 sections d’artillerie de montagne !

7000 hommes, pratiquement le 1/3 des forces d’occupation. A 6 heures du matin, ce 1er juin 1912, l’artillerie, soleil levant dans le dos, a tout son temps pour « prendre contact » avec l’avant-garde d'El Hajjami qui marchait sur Fèz. Gouraud était sorti juste à temps. L’avant- garde se replie. Gouraud progresse. A dix heures il se heurte au gros des forces de El Hajjami : environ 12.000 cavaliers. L’artillerie se remet en batterie. C’est l’enfer pour les tribus qui chargent groupées autour de leur bannières déployées, étincelantes au soleil déjà haut. Pour les occupants français incrédules, c’est Reichshoffen à l’envers 40 ans plus tard. Les canons de 75 mm crachent la mort comme à la parade, rasant des vagues entières de cavaliers résistants.

Les survivants se regroupent, se lancent à nouveau « à l’assaut du ciel » pour échapper à l’enfer de l’occupation, et se brisent les reins sur ces canons de 75 mm qui viendront trois ans plus tard à bout de l’impériale armée allemande… Ces folles vagues de courage qui déferlent sur le rocher de l’équipement le plus moderne du temps égratignent à peine les rangs français : 10 morts et 28 blessés en uniforme. Et en face des milliers de morts en burnous roulés dans la poussière qui gênent même par leur nombre la furie des derniers attaquants que la mort attend, mais qu’elle n’effraye point.


80. Des braves hommes qui défendrent leurs
terres ou des ‘fanatiques’ terroristes? !

Dans une situation analogue, le roi de Prusse avait au moins dit des cuirassiers français qui chargeaient l’artillerie allemande avec le même fol héroïsme des hommes de El Hajjami : « Ah, les braves gens ! » Comme les français face aux allemands, les moujahidines d’El Hajjami se battaient pour défendre leurs terres, mais pour l’tat-major d'occupation française fier de sa trop inégale victoire, ce n’était que des ‘fanatiques’, des ‘terroristes’ !

Dans le camp ravagé par les bombardements Gouraud eut la surprise de trouver dans les archives personnelles d’El Hajjami « un ordre d’attaque de Fèz très logiquement conçu » chaque confédération de tribu avait un secteur précis qui lui était assigné comme objectif. L’état du « rôle » permit de constater que toutes les tribus, du Rif au Moyen Atlas, de Taza à Meknès, étaient représentées. C’est le peuple entier qui s’était soulevé.

Ce sont les représentants de toute la bourgeoisie qui accueillirent Gouraud lorsqu’il rentra à Fèz : la classe des marchands ne voulait pas être la dernière à féliciter le colonel de l’avoir si bien débarrassée de ces empêcheurs de commercer en rond.

Le lendemain, le colonel Gouraud devenait le plus jeune général de l’armée française à 46 ans (alors que Philippe Pétain, à la veille de la guerre, n’était encore que colonel à 59 ans !) On faisait de bien jolies carrières aux « colonies ». Les morts de Sidi Yacoub firent gagner beaucoup de temps au colonel. C’était évidemment très stimulant pour les autres officiers supérieurs. Exactement, comme pour les officiers juifs de l'occupation sionistes d'aujourd'hui en Palestine occupée, 5000 cadavres de « fanatiques » musulmans valaient deux étoiles. L’avancement était coté sur le champ de bataille.

Ahmed Rami

Qui gouverne le Maroc?

L´Islam résistant

Islam: la liberté est la régle

L'idéalisme d´Ahmed Rami

Lettre à Mohamed VI

Que s´est t-il passé au Maroc?

Le nouveau livre d´Ahmed Rami:
"Une monarchie coloniale au Maroc"

La domination juive

Hassan II est le fils de Glaoui

Le règne de Mohamed VI:
est-il différent de celui de son père?

Moulay Hafid se convertit au judaïsme

La répression contre le peuple marocain

Fille juive de Hassan II, soeur de M6

Mohamed VI béni par un rabbin juif

Le vrai terrorisme

Un cas de terrorisme intellectuel juif...en Suède

ÑÓÇáÉ Çáì ãÍãÏ ÇáÓÇÏÓ

Ýí ÕÍíÝÉ ÇáãÔÚá ÇáãÛÑÈíÉ: Úä ÙÇåÑÉ ÅÈä áÇÏä

Ýí ÌÑíÏÉ ÇáÎÈÑ ÇáÌÒÇÆÑíÉ: Úä ÇáÅÓÊÚãÇÑ ÇáÌÏíÏ

Ýí ÞäÇÉ ÇáÌÒíÑÉ ÇáÞØÑíÉ: Úä ãÍãÏ ÇáÓÇÏÓ

Ýí ÕÍíÝÉ ÇáÃíÇã ÇáãÛÑÈíÉ: Úä ÇáÅäÞáÇÈÇÊ ÈÇáãÛÑÈ



(1) Un éclairage de la situation géopolitique d'alors s’impose. Voici ce que a écrit le chancelier allemand Von Bulow qui accompagna, en 1898 l’Empereur Guillaume dans sa tournée amicale en pays ottoman, après avoir refusé net les propositions juives de Herzl concernant la domination juive sur la Palestine:

« Nous ne prétendions ni à la totalité, ni à des parties du Maroc. L’Allemagne ne visait pas à une influence politique au Maroc, mais voulait simplement à y protéger ses intérêts économiques. Quand on connut (octobre 1804) la conclusion d’un traité concernant le Maroc entre Paris et Madrid, je demandais des renseignements à Paris. Delcassé assura que cet accord ne nuisait en rien au commerce allemand, lui serait même utile après l’amélioration prévue de l’organisation judiciaire du Maroc.. Mais au cours de l’hiver 1904 à 1905, un revirement se produisit. Delcassé montra ses griffes. Il fit circuler dans sa presse le terme de « pénétration pacifique », et les journaux français réclamèrent la » tunisification » du Maroc. On ne nous avait pas demandé notre avis. On n’avait pas même eu la délicatesse de donner communication à Berlin et à Vienne du traité de 1904, après l’avoir soumis aux parlements de Paris et de Londres. Au Maroc même, la situation empirait. Le 21 Janvier 1905,l’ambassadeur de France, Saint René Taillandier, s’était rendu à Fèz. Il avait catégoriquement « en termes pressants », exigé du sultan qu’il fît instruire ses troupes par des officiers français. Le sultan, apostrophé, comme un vassal , de haut en bas, par le représentant de la France s’adressa au gouvernement allemand et demanda en particulier si vraiment Taillandier agissait comme il le prétendait, non seulement en qualité d’ambassadeur de France, mais au nom de l’Europe. Devant cette série de provocations, il me sembla nécessaire de rappeler à Paris l’existence de l’empire d’Allemagne […] En 1905 nous pouvions nous référer pour nos démarches à la conférence du Maroc de 1890 à Madrid. Les tats signataires : l’Allemagne, la France, l’Autriche - Hongrie, l’Italie et l’Espagne, les tats-unis et la Hollande, avaient unanimement approuvé l’interdiction à l’empire chérifien d’accorder des privilèges aux sujets de tout tat étranger. Si donc la France voulait s’arroger la prédominance économique ou politique au Maroc, elle devait demander leur assentiment aux autres tats contractants. Abstraction faite de ce traité de Madrid, il existait depuis 1890 une convention commerciale entre l’Allemagne et le Maroc, où l’avantage de la nation la plus favorisée nous avait été accordé ».
(Mémoires du Chancelier Prince de Bülow, tome deuxième, 1902 -1909, Paris Plon, 1930)

2. Général Hubert Lyautey: né à Nancy le 17 novembre 1854 et formé à Saint- Cyr, faisant carrière en Indochine et à Madagascar, ministre de la guerre en 1916, renversé en 1917 et renommé résident général au Maroc. Il se retira en 1925. Il avait écrit en 1900 : « Le rôle colonial de la France » et d’autres œuvres coloniales « Dans le Sud de Madagascar »(1903) « Lettres du Tonkin et de Madagascar 1894-1899 » dont une étude sur « la réunion de la Lorraine à la France » en 1926)

3. Colonel Henry Gouraud: né à Paris le 15 novembre 1867, il sera fait général en cette année 1912 ; gouverneur du Congo français et du Maroc. Il était connu pour sa médiocrité intellectuelle et son esprit obtus ; il perdit le bras droit en commandant depuis Janvier 1915 le corps expéditionnaire devant la presqu’île de Gallipoli défendue par les Ottomans et les Germano-autrichiens ; commandant suprême en Syrie de « l’armée du Levant », l'indépendance du prétendu « Grand -Liban » le 1er septembre 1920, lors du mandat de la France exercé au nom de la Société des Nations, après avoir fait tracer la frontière syro-libanaise et aménagé sa propriété à Beyrouth, « la Résidence des Cèdres » sur le modèle de celle de Lyautey à Rabat !).

Les dates

1894 -1908 Moulay Abdel Aziz



Les événements

6 avril 1906 - Traité d'Algésiras



Les gouverneurs militaires de l'occupation française au Maroc appelés pour camouflage: "Résidents généraux"

1908 - 1912 Moulay Hafid



30 mars1912 à Fez - Traité du Protectorat



. 1912 Lyautey Hubert (1912 / 1925)

1912 - 1927 Moulay Youssef



1921 / 26 Guerre du Rif



. 1925 Lyautey >>>Steeg
. 1926 Steeg Théodore (1926 / 1929) >>> Saint

1927 - 1960 Mohamed V



1930 "Décret (Dahir) berbère"
1943 Conférence d'Anfa à Casablanca
1953 "Exil de Mohamed V"
7 mars 1956 - "Indépendance".



. 1929 Saint Lucien (1929 / 1933) >>> Ponsot
. 1933 Ponsot Henri (1933 / 1934) >>> Peyrouton
. 1934 Peyrouton Marcel (1936 Mai / Déc.) >>> Nogués
. 1936 Noguès Charles (1936 / 1943) >>> Puaux
. 1943 Puaux Gabriel (1943 / 1946) >>> Labonne
. 1946 Labonne Eric (1946 / 1947) >>> Juin
. 1947 Juin Alphonse (1947 / 1951) >>> Guillaume
. 1951 Guillaume Augustin ( 1951 / 1954) >>> Lacoste
. 1954 Lacoste Francis (1954 / 1955) >>> Grandval
. 1955 Grandval Gilbert (juif) (Juin - Sept) >>> B. Latour
. 1955 Boyer de Latour Pierre (Sept / Nov.) >>> Dubois
. 1955 Dubois André (1955 / 1956)

5 août 1890


Convention secrète entre la Grande-Bretagne et la France : cette dernière se voit reconnaître le droit d'occuper le Sahara occidental pour préserver un passage vers le sud, c'est à dire vers le Niger et le Tchad. Il s'agissait d'assurer la sécurité sur l'Algérie, mais cette convention ne fut jamais vraiment exploitée.






Mai 1902


"Accord des confins" : le Sultan du Maroc et le gouvernement Français se mettent d'accord pour un contrôle commun dans la région frontalière avec l'Algérie.

Octobre 1903


Le Général LyauteyLe colonel Lyautey est appelé pour assurer la "pacification" de la frontière Algéro-Marocaine depuis la Méditerranée jusqu'à Beni Alles. Il dispose de 8000 hommes, mais outrepasse les pouvoirs que le gouvernement lui a fixés et dépasse les limites de la frontière. Il occupe Bechar (en territoire marocain au Sud est) et l'appelle Colomb.

Au même moment, le Maroc est exsangue financièrement, et fait appel à la Banque de Paris et des Pays-Bas qui devient le principal créancier du royaume.

31 mars 1905


Le kayser Guillaume II inquiet de l'avancée des troupes de Lyautey débarque au Maroc à Tanger.

du 7 janvier au
6 avril 1906
à Algésiras


Conférence internationale à la demande du Sultan sous la pression du Kayser. Treize pays y participent et la France en sort vainqueur. L'indépendance du Maroc y est affirmée, mais les principaux ports tombent sous le contrôle de la France et de l'Espagne. La France devient majoritaire dans la Banque d'Etat du Maroc.

Le traité d'Algésiras est particulièrement mal vécu par la population Marocaine. Des émeutes éclatent dans les grandes villes.





19 mars 1907


Assassinat à Marrakech du docteur Mauchamp, médecin humanitaire, mais soupçonné par la population d'être un "agent" travaillant pour la France : grande émotion en France.


5 août 1907


A la suite de violentes émeutes provoquées par la profanation d'un cimetière musulman lors de travaux dans le chantier du port , le croiseur Galilée bombarde la ville de Casablanca en représailles, et les troupes débarquent et occupent la plaine de la Chouïa autour de Casablanca.


16 août 1907


Le sultan Abd El Aziz est remplacé par son frère. Mais il est impuissant devant les Français, et se soumet et collabore avec les occupants.

1909


En réaction à l'occupation par la France de la Chouïa, l'Espagne s'installe dans le Rif.

14 mars 1911


Soulèvement populaire contre l'autorité du Sultan à Fès qui échoue.

Lyautey à Marrakech

Le sultan Moulay Hafid arrive a Casablanca Hafid à Casablanca

4 mai 1911


Le sultan Moulay Hafid signe une lettre demandant l'appui de la France : les Français occupent aussitôt Fès, Meknés et Rabat.

1er juillet 1911


Le Kayser Guillaume II, mé******* de l'attitude de la France, envoie le croiseur Panther à Agadir, officiellement, pour protéger les intérêts des Allemands dans le Souss. On est proche de la confrontation armée entre les deux pays.

4 novembre 1911


Appuyée par la Grande Bretagne, la France accorde à l'Allemagne des compensations territoriales en Afrique quatoriale, et en contrepartie celle-ci reconnaît le" protectorat" de la France sur le Maroc.

30 mars 1912


Le Sultan Moulay Hafid signe le traité du protectorat.



arrivée du général Lyautey à Rabat
Lyautey à Rabat


16 mai 1912


Rejoints par des mutins, des rebelles soulèvent Fès. Le gouvernement Français envoie les généraux Lyautey et Gouraud.

Lyautey est nommé Résident général du Maroc.


5 août 1912


Le sultan MOULAY HAFID vient de signer le 30 mai le traité de protectorat, dit traité de Fès, mais sa personnalité inquiète Lyautey, qui le remplace par son jeune frère MOULAY YOUSSEF



Lyautey à Casablanca

16 août 1912


Les tribus du Sud, "les hommes bleus", sous la conduite de Hel Hiba, se soulèvent et se dirigent vers Marrakech. Pour les contenir et les repousser vers le Sud, Lyautey obtient la collaboration du sultan et des des chefs de tribus de l'Atlas appartenant au féodal THAMI EL GLAOUI : il est récompensé de sa collaboration en étant nommé Pacha de Marrakech, par un dahir du Sultan.

Ce n'est qu'en 1934, que la dernière région, le jbel Saghro, fut "pacifiée". La résistance à l'occupation Française fut donc continue de 1912 à 1934.


20 juillet 1921


La tribu des Beni Ouriaghel dans le Rif central, se soulève sous la conduite du fils du Cadi, ABD EL KRIM.

Abd El Krim, contrairement aux autres résistants, a un projet politique précis. Profitant d'une lourde défaite de l'armée espagnole venue réprimer le soulèvement (3500 morts et 5000 blessés), il s'empare d'un armement lourd impressionnant : des dizaines de canons, des milliers de fusils et leurs munitions lui permettent d'équiper ses compagnons d'armes.

Il n'a aucun mal à s'adjoindre l'alliance des chefs de tribus qui refusent le protectorat : il proclame la République Confédérée du Rif. Il en devient le Président, constitue un gouvernement, lève une armée et organise une administration.



Abdelkrim en 1926

1924


Les Espagnols n'occupent plus que quatre ports et se sont retirés des terres sous la pression des troupes d'Abd El Krim.

Le gouvernement Français s'inquiète, car les troupes sont proches de Fès et Taza. Des renforts sont nécessaires. PETAIN est envoyé sur place.

LYAUTEY n'apprécie pas son rival. Il démissionne et est remplacé par un civil, THEODORE STEEG, nommé Résident Général.



Abdelkrim

Octobre 1925


LYAUTEY rentre définitivement en France. Pétain et son adjoint Naulin parviennent à bloquer l'offensive sur le Front Rifain.



Soumissiond'Abdelkrim

Début 1926


Avec l'appui de dix escadrilles d'aviation, et de 160.000 hommes, les troupes françaises, alliées aux Espagnols commandés par Primo de Riveira, lancent une contre-offensive.

17 mai 1926


Au prix d'une effroyable boucherie dont sont victimes les populations civiles, et sous un déluge de bombardements, ABD EL KRIM se soumet.

Il est aussitôt exilé à l'Ile de la Réunion dont il s'évadera en 1947. Il se réfugiera alors en Egypte où il y meurt en 1963.

Le président NASSER lui offre des funérailles nationales. Son prestige était alors si grand, qu'en 1956 à l'indépendance, il ne reçut pas l'autorisation de revenir au Maroc, tant son "aura" politique paraissait encore inquiétante pour le sultan MOHAMMED V.



Abdelkrim en exile à
la Reunion en1928

18 novembre 1927


Mort du Sultan MOULAY YOUSSEF.

Les Français imposent comme Sultan son 3ème fils Sidi Mohammed, âgé de 17 ans, censé être plus docile.





de 1927 à 1930


SIDI MOHAMMED succède Moulay Youssef dans la discrétion, le Maroc tout entier est encore sous le choc de la soumission d'Abd El Krim.

16 mai 1930





















Si la révolte d'Abd-El-Krim est l'évènement qui provoque le réveil du nationalisme marocain, c'est le "dahir berbère" (loi) du 16 mai 1930 - qui visait à diviser le Maroc en "arabes" et "berbères" - qui est l'origine du mouvement nationaliste marocain de l'entre deux-guerres. Mohamed Ben Youssef (Mohamed V) qui a signé cette loi coloialiste (dahir), n'a pas pris la mesure de ce que ce dahir représentera pour le peuple marocaine.

Déjà dès 1914, Lyautey avait souhaité remplacer l' Islam par ce qu'il appelle "les coutumes berbères" dans les tribus "pacifiées", et avait initié le dahir du 11 septembre 1914 qui visait ce but.

Le dahir du 16 mai 1930 que signe Mohammed V va plus loin dans la guerre culturelle des occupants contre l'Islam et la loi islamique, puisque il crée des "tribunaux coutumiers" de 1ère instance et des "tribunaux coutumiers d'appel", mais au-del c'est son article 6 qui provoque la colère des musulmans.

Par cet article, il est stipulé que "pour la répression des crimes commis en pays Berbère, les juridictions françaises seraient compétentes , quelque soit la condition de l'auteur."

Les deux composantes de la nation marocaine sont ainsi séparées, et les Berbères soustraits au droit coranique qui ne peut plus exercer la "charia".

La campagne contre le dahir berbère a eu des répercussions un peu partout dans le monde. Par l'intermédiaire des mosquées, elle gagne partir de Fès et Salé, toutes les villes du Maroc.

Le dahir berbère du 16 mai 1930 est en partie abrogé par le dahir du 8 avril 1934, qui confie aux pachas et aux caïds les jugements des délits mineurs et au "Haut Tribunal Chérifien" les délits et crimes les plus importants. Mais désormais, le nationalisme Marocain est né.


8 mai 1934



La visite du sultan des Français Mohamed V à Fès et Moulay Idris provoque une émeute anti-française. Des revues nationalistes telles que "l'Action du peuple" sont interdites par les occupants.


Novembre 1934


Allal El-Fassi





Dans la mouvance des partis nationalistes créés en Tunisie et Algérie, dix jeunes intellectuels fondent une association qui prend le nom de "Action Marocaine", de fait le premier parti politique du Maroc. Ses principaux dirigeants et instigateurs sont: Mohammed el-Ouazzani, Hadj Ahmed Balafredj et Allal el-Fassi.

Dans le programme de l'Action Marocaine, on ne revendique pas encore l'indépendance, mais on dénonce la politique raciale, fiscale et colonisatrice du protectorat et on exige l'égalité entre Français et Marocains et le strict respect du traité de protectorat.

1934 :


Le sultan des fraçais Mohammed V - accompagné du jeune prince Moulay Hassan, futur Hassan II - rend visite à Lyautey dans sa résidence de Thorey. Le jeune souverain ne connaissait que très peu Lyautey, mais il avait une grande admiration pour lui.
Lyautey mourut quelques semaines plus tard le 27 juillet 1934, Lyautey fut enseveli à Rabat. En 1961, sa dépouille sera ramenée en France pour être déposée à l'Hôtel des Invalides.












Mohammed Ben Youssef, son ami le Marechal Lyautey et le Prince Hassan, futur Hassan II, à Thorey, quelques jours avant la mort de Lyautey.

1935 :




Le gouvernement Français veut que l'administration du protectorat soit détachée auprès du ministère de la France d'Outre Mer et non plus du Ministère des Affaires Etrangères, une manœuvre d'annexion formelle du Maroc.

L'année 1935 marque le début de trois années terribles pour la population notamment dans les zones rurales, en raison de la sécheresse qui frappe le pays.


8 octobre 1936 :





Février 1937 :


Nomination d’un nouveau résident général au Maroc, le général Noguès. Le Sultan et le Résident général Nogues entretiendront de bonnes relations courtoises.

Trois ans à peine après sa création, scission de l'Action Marocaine : Ouazzani fonde le mouvement populaire qui deviendra après la guerre 39-45 le parti démocratique de l'indépendance (PDI) tandis qu'Allal Al Fassi créé le parti National le 23 juillet 1937, parti pour le triomphe des réformes, qui se transformera en parti de l'Istiqlal.
Le Général Nogues




Dans le Maghreb, la même recomposition politique des mouvements nationalistes a lieu : en Algérie, dissolution de l'Etoile Africaine et création du parti du peuple Algérien de Messali Hadj et en Tunisie, c'est Bourguiba qui fait scission au sein du parti Destour .

1937 :




La politique instaurée par le gouvernement de Gauche du Front Populaire ne répond pas aux attentes des nationalistes marocains. Après une période d'agitation politique et des troubles dans tout le Maroc, le gouvernement Français décide d'exiler Allal El Fassi et Ouazzani qu'ils tiennent pour les principaux responsables de ces agitations.
Ouazzani sera envoyé au Sahara, tandis que Allal Al Fassi sera déporté au Gabon d'où il ne reviendra qu'en 1943, pour fonder le parti de l'Istiqlal.

septembre 1939 :







8 novembre 1942 :


Après le déclenchement de la seconde guerre mondiale, le Sultan Mohammed Ben Youssef ( Mohamed V) lance un appel dans les mosquées et demande au peuple Marocain de soutenir la France, engagée dans la deuxième guerre mondiale.

Le Sultan Mohammed Ben Youssef - qui n' a refusé refusé ni l'occupation de son pays, ni les lois de l'occupation qu'ila toutes signées - refuse l'application des lois anti-juives de Vichy à ses amis juifs marocains!!

Début de l'opération TORCH. Les forces américano-britanniques débarquent à Safi, Kénitra, Oran et Alger. Les troupes françaises et "marocaines" aux ordres de Vichy opposent une faible résistance armée, cependant les combats provoqueront plusieurs milliers de morts.



Mohammed V et ses maîtres: le Résident Général Nogues et l'Amiral Darlan

14 janvier 1943 :


Le 1er ministre britannique Winston Churchill, le Président des Etats-Unis Roosevelt auxquels se joindront les généraux Français De Gaulle et Giraud se rencontrent à la Conférence d’Anfa pour décider du sort du monde après la guerre que l'on connait aujourd'hui en Palestine, en Iraa, en Afghanistan au Liban et en Somalie!.





Conférence d'Anfa : Mohammed V et le Prince Hassan avec le Président
Roosevelt et le 1er Ministre Churchill.

21 juin 1943 :


Puaux, désigné par le "Gouvernement des Forces Françaises Libres", remplace Noguès (jugé trop proche du gouvernement de Vichy) à la résidence générale au Maroc.


10 décembre 1943 :


Formation du parti de l’Istiqlal qui présentera son manifeste le 11 janvier 1944. Les manifestations de soutien sont sévèrement réprimées.




28 janvier 1944 :


Malgrès sa résistance pour se libererde l'occupation allemande, la France occupée continue à occuper le Maroc!

De nombreuses manifestations contre l'occupation françaies sont réprimées au Maroc dans le sang. A Fès, les Oulémas sont arrêtés ainsi que les principaux chefs nationalistes dont Balafredj et Lyazidi.



Troupes des stupides mercenaires"Marocaines" qui combattaient les ennemis de nos occupants, pendant la campagne d'Italie

22 mars 1945 :


Création de la Ligue Arabe à Alexandrie en Egypte.

8 mai 1945 :


Victoire des alliés à la 2ème guerre mondiale et signature de l'armistice qui met fin aux hostilités.

Au total, plus de 90.000 "Marocains" se sont battus de 1939 à 1945, sous le drapeau français de leurs occupants, pour le triomphe de la puissance colonialiste française.

Selon les estimations, entre 10.000 et 15.000 d'entre eux auraient trouvé la mort dans les combats pour faire triompher les puissances colonialistes françaises, anglaises, juives et americaines, lors du débarquement de Provence mais aussi, tout au long du conflit mondial, sur les champs de bataille de Tunisie, de Sicile, de Corse, en Italie, sur l'île d'Elbe, en Autriche, en Allemagne et du sud au nord de la France.



"Tirailleurss" "Marocains" sous l'Arc de Triomphe de Paris, celebrant la victoire de nos occpants et notre defaite.
Mohamed V avait appelé les marocains à s' engager dans l'armée de nos occupants pour défendre la France qui nous occupait

16 juin 1945 :


Décoration d´un traître

Le résistant français, le général De Gaulle, reçoit à l'Elysée un collaborateur marocain, Mohammed Ben Youssef, et le décore "Compagnon de la Libération" de la France qui occupait encore le Maroc!


Sidi Mohammed est fait compagnon de la libération par le Général de Gaulle
Le résistant De Gaulle exécute le "Pétain" français et décore le "Pétain" marocain, Mohammed Ben Youssef, "Compagnon de la Libération"... de la France qui occupait Le Maroc!

23 mars 1946 :


Après le départ du Général De Gaulle du gouvernement Français, un civil, Eirik Labonne est nommé nouveau résident général au Maroc.

7 avril 1947 :


A Casablanca, à la nouvelle médina, les tirailleurs Sénégalais de l'armée française ouvrent le feu sur la foule marocaine sans motif apparent. Ils font plusieurs centaines de morts. La police commandée par le controleur Philippe Boniface n'interviendra pour les désarmer que plusieures heures plus tard.



Le Général Juin et Boniface (àgauche)

10 avril 1947 :


Limogeage de Labonne considéré comme trop tolérant envers les nationalistes.

13 mai 1947 :


Le Général Juin, natif d'Algérie, et chef d’Etat major général de la défense nationale, est nommé par le gouvernement Français résident général au Maroc.

11 octobre 1950 :


Violente altercation entre les leaders politiques marocains et le général Juin.

Septembre 1951 :


Départ du général Juin et passation de pouvoirs au général Augustin Guillaume. Ami du Général Juin et connu pour avoir mené "ses Goumiers Marocains" à l'assaut du Monte Cassino, le Général Guillaume a fait une bonne partie de sa carrière d'officier au Maroc.



Le général Guillaume
L'invité des quelques traitres

27 octobre 1951 :


La résidence générale organise des élections des chambres consultatives marocaines, boycottées par le peuple marocain. Manifestations à Casablanca.

A l'ONU, les pays arabes demandent l'inscription de l'affaire Marocaine à l'odre du jour de l'assemblée générale.


octobre 1952 :


La France propose de suivre la politique de l’interdépendance, de créer une administration et des conseils communs et d’ouvrir des négociations sur la base des dispositions du traité de Fès. Sentant que la résistance populaire commençait à predre une grande ampleur et que la France était prête à le lacher et faire des concessions tactiques aux nationalistes, Mohammed Ben Youssef décida pour la preière fois de sa vie de sultan de faire la grève de la signature des lois dahirs qu'il a toujours signé jusqu'alors!!
Quelques semaines plus tard, plusieurs chefs nationalistes seront arrêtés dont El Ouazzani.

16 août 1953 :


Manifestations anti-occupation, réprimées dans le sang, à Marrakech, Fès, Casablanca, Rabat, Salé, Meknès et Oujda.

20 août 1953 :


Le gouvernement français décide l’exil du Sultan Mohammed Ben Youssef et de sa famille en Corse puis à Madagascar (Antsirabé). Un nouveau sultan alaouite Ben Arafa est désigné par le occupants avec l'appui du Pacha de Marrakech Thami El Glaoui.

11 septembre 1953 :


Le résistant Allal Ben Abdellah tente d’assassiner Ben Arafa, le "nouveau" sultan alaouite .

Décembre 1953 :


Les Etats arabes présentent aux Nations unies un projet de résolution demandant d’accorder au Maroc le droit à l’autodétermination. Cette résolution est adoptée par l'assemblée générale. L'annonce de cette adoption provoque des affrontements sanglants entre nationalistes et colons.

Mai 1954 :


Le gouvernement Français est de plus en plus mal à l'aise face à la pression internationale : le général Guillaume tenu pour responsable de cette situation est remplacé par un civil, Francis Lacoste.




23 août 1955 :


Rencontre franco-marocaine à Aix-les Bains au cours de laquelle il est décidé de déposer Ibn Arafa, de former un conseil de tutelle et d’accélérer la formation d’un gouvernement marocain représentatif de toutes les appartenances politiques.

6 novembre 1955 :


Entretiens avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Antoine Pinay, à Saint-Germain en présence de Dubois, résident général au Maroc, sur les conditions de retour au Maroc du Sultan Mohammed Ben Youssef et sur l'ouverture de négociations entre la France et le Maroc.

Le gouvernement français reconnaît le principe de l'indépendance du Maroc.




16 novembre 1955 :


Retour de Mohammed Ben Youssef, futur roi Mohammed V, à Rabat.
7 décembre 1955 : Formation du premier gouvernement indépendant de coalition, présidé par M. Mohamed El Bekkaï.
15 février 1956 :

7 mars 1956 :


Ouverture des négociations franco-marocaines sur l’indépendance du Maroc et l’abrogation du traité de Fès de 1912 établissant le protectorat français sur le Maroc.

L'nnonce de l’indépendance du Maroc.



7 avril 1956 :


Un accord est signé à Madrid entre Mohammed V et le général Franco mettant fin à la souveraineté espagnole sur le nord du pays. Le 20 octobre 1956, la zone de Tanger, qui était soumise à un statut international particulier, est elle aussi réintégrée au Maroc.
Quelque autres énigmes
de l 'histoire du Maroc:

Quelle est la vérité sur Aix-les-Bains ?

«L'indépendance dans l'interdépendance ", tel était le compromis proposé au Maroc par Edgar Faure, président du conseil français, lors de la conférence d'Aix-les-Bains en septembre 1955. Le royaume était alors encore sous le joug du Protectorat français et le Sultan Mohammed Ben Youssef toujours en exil. la table des pourparlers figuraient le parti de l'Istiqlal, représenté notamment par Mehdi Ben Barka, Omar Benabdejalil, Abderrahim Bouabid ou encore M'hamed Boucetta. Le Parti pour la Démocratie et l'Indépendance (P.D.I.) a également participé aux entretiens d'Aix-les-Bains. S'agissant de la délégation française, elle était composée d'Edgar Faure, Robert Schuman, Pierre July ainsi que d'autres membres du gouvernement. Quant aux " invités ", certains chefs traditionnels marocains, fidèles alliés du Protectorat, ils étaient également conviés à négocier l'indépendance du Maroc. La préséance leur sera d'ailleurs accordée, à la grande déception des istiqlaliens. Si le sort immédiat du Maroc s'est en grande partie joué pendant la conférence, son avenir en tant qu'Etat indépendant a également été soigneusement préparé par l'ancienne puissance protectrice.

La France, depuis longtemps convaincue de la nécessité d'accorder au Maroc son indépendance, a essentiellement consacré ses efforts à ménager ses intérêts économiques et ceux de ses clients passés (notables parmi lesquels figuraient plusieurs caïds et pachas).

Le destin du nouvel Etat indépendant se serait dessiné durant la conférence d'Aix-les-Bains.

Officiellement, les négociations ont abouti à un accord : le Sultan fantoche Ben Arafa abdiqua, le Sultan légitime Mohammed Ben Youssef rentra d'exil et le Maroc fut proclamé indépendant lors de la déclaration de la Celle-Saint-Cloud. Officieusement, Aix-les-Bains fut peut-être le premier acte néo-colonialiste de la part de la France.



Hassan II a-t-il participé à l'opération Ecouvillon ?

Au lendemain de l'Indépendance, le Maroc comptait encore sur son territoire de nombreuses zones de résistance. Celles-ci pouvaient à terme déstabiliser la monarchie.

Pour cette raison, la monarchie n'hésita pas à recourir à l'aide des occupants d'hier, les puissances coloniales françaises et espagnoles.

L'objectif était de mettre fin à la résistance de l'Armée de Libération du Sud.

Quelques jours seulement au début de l'année 1958 ont suffi à la force armée alliée (F.A.R., Espagne et France) pour " pacifier " la région où se trouvaient les membres de l'A.L.S.

L'opération aurait été d'une atrocité sans nom, à l'image de la pacification coloniale des débuts du Protectorat.

L'implication du Prince Moulay Hassan dans l'opération Ecouvillon ne fait pas de doute. Une alliance et une méthode coloniales auraient donc permis au régime de conforter durablement son ascendant sur des poches de résistance difficiles à contrôler.

La Résistance a d'ailleurs progressivement été anéantie entre 1956 et 1960 au profit d'une nouvelle logique d'intérêts.

Désormais, la monarchie marocaine allait s'appuyer sur des réseaux de clans féodaux, nettement plus en accord avec ses aspirations

L'ancien mouvement national sera la première victime des premières années de l'indépendance du Maroc.


Qui a déclenché la «guerre des sables ?»

En octobre 1963, le Maroc et l'Algérie entrent dans une longue période de conflits territoriaux et diplomatiques. A l'origine des rivalités : les frontières transformées par plusieurs décennies de colonisations française et espagnole.

Le conflit algéro-marocain a atteint son paroxysme le 25 octobre 1963 lorsque le Maroc captura environ 200 soldats Algériens dans la région de Hassi-Beida. Toute la médiation de l'empereur d'Ethiopie, Hailé Sélassié, a été nécessaire pour apaiser les tensions et décider d'un cessez-le-feu bilatéral le 30 octobre 1963 à Bamako (Mali). Il n'a en réalité été effectif que quelques jours plus tard, après de violents accrochages dans la région de Figuig." La guerre des sables ", aux responsabilités partagées mais non reconnues, a été la base des futures hostilités sur un problème encore plus délicat, celui du Sahara.



Qui fut vraiment Cheikh El Arab ?

Ahmed Agouliz était Cheikh El Arab. Un simple militant du mouvement national devenu l'icône d'une génération de déçus de l'indépendance du Maroc, celle qui a vécu terriblement les premières années post 1956.

Qualifié souvent de rebelle ou de révolté, Ahmed Agouliz était l'un des fondateurs du mouvement de Résistance dans le Souss et membre de l'Armée de Libération.

Cheikh El Arab était son pseudonyme le plus connu mais il en avait plusieurs autres. Son identité devait rester la plus floue possible car il était une cible très recherchée de la police marocaine, notamment à cause de son implication dans le "complot de 1963 ".

A ce propos d'ailleurs, il avait été condamné à mort par contumace suite à un procès historique par le nombre d'accusés (plus d'une centaine), au début de l'année 1964.

Homme de terrain plus que de paroles, Cheikh El Arab était persuadé de l'utilité d'agir par la force pour renverser un régime dont il redoutait l'autoritarisme.

Il estimait aussi que le Maroc n'était indépendant que dans les textes, que peu de changements avaient été opérés depuis 1956 afin de lui assurer une véritable indépendance.

Devenu membre de l'U.N.F.P. (Union Nationale des Forces Populaires) à la fin des années cinquante, Cheikh El Arab était issu de la frange la plus radicale du parti. Il a finalement été tué par les forces de police le 7 août 1964, après une cavale de plusieurs mois.



Lyautey a-t-il «créé» la monarchie ?

Le Maroc indépendant a largement puisé dans l'héritage lyautéen. D'ailleurs, si l'on devait retenir une influence majeure des quarante-quatre années de Protectorat français, l'action de Hubert Lyautey, en tant que Résident général (1912-1925), aura certainement été la plus forte. Monarchiste revendiqué, le grand Maréchal n'a jamais caché son admiration pour le système makhzénien. Il a même inscrit son action de sorte que le Makhzen et ses pratiques soient maintenus et perpétués.

Lors d'une allocution à l'adresse des Chefs Indigènes venus le saluer à Fès le 9 octobre 1916, il déclara : " Avant toute chose, la puissance chérifienne a été rétablie dans son éclat (…) Le Makhzen fortuné, les chefs héréditaires et les pachas forment autour de lui comme une éclatante couronne de joyaux précieux, et vous savez tous avec quel soin je m'attacherai toujours, ainsi que tous ceux qui collaborent avec moi, à ce que les rangs et les hiérarchies soient conservés et respectés, à ce que les gens et les choses restent à leurs places anciennes, à ce que ceux qui sont les chefs naturels commandent, et à ce que les autres obéissent ".

La méthode de Lyautey consistait à préserver les coutumes et les règles makhzéniennes. Il s'attacha à maintenir les institutions sultaniennes alaouites. Ainsi a-t-il peut-être sauvé la dynastie alaouite, sur le déclin, le trône.



Quelle était l'implication de la gauche dans le putsch de 72 ?

En 1972, la crise institutionnelle marocaine était à son paroxysme lorsque le régime fut menacé de disparition par un second coup d'Etat. Un an après celui de Skhirat, l'armée allait de nouveau être à l'origine d'un putsch militaire. Le 16 août, le Boeing 727 qui ramenait le roi Hassan II au Maroc après une visite en France, a été attaqué par quatre avions de chasse marocains.



Qui a provoqué les émeutes de Casa 1981 ?

Des grandes énigmes de l'histoire récente du Maroc, celle des émeutes de 1981 demeure aujourd'hui encore inexpliquée par le Pouvoir.

Elle est également l'une des plus meurtrières, car le 20 juin de cette année-là, plus d'une centaine de Marocains ont été tués à Casablanca. Ce jour-là, les manifestants se sont transformés en émeutiers incontrôlables que seule la répression par la force pouvait contenir.

La cause première de l'agitation était la hausse brutale des prix des denrées alimentaires de base (30%). Une augmentation inacceptable pour les milliers de manifestants qui ont décidé d'investir les rues casablancaises pour crier leur colère et leur inquiétude.

Le ministre de l'Intérieur de cette époque, Driss Basri, qui n´agissait que sur ordre de Hassan II, avait ordonné et dirigé personnellement les opérations de répression. Celles-ci ont été marquées par des tirs appuyés sur la foule et le nombre exact de tués est toujours inconnu.

Les responsables de la ville et des forces de sécurité se rejettent encore la responsabilité des émeutes de 1981. Un ancien capitaine de gendarmerie a affirmé récemment que Basri aurait ordonné de « réprimer les émeutes par tous les moyens ». A quand le jugement des coupables de ce que les familles des victimes considèrent comme « un crime contre l'humanité » ?


Abdelkrim voulait-il une «république du Rif» ?

Une République marocaine au Maroc. Voilà le pari que s'était lancé l'un des Marocains les plus charismatiques de notre Histoire, Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi. On l'ignore trop souvent mais le Maroc, à travers l'action du grand leader rifain, a indirectement initié plusieurs des mouvements nationalistes du XXème siècle.

La cause ? La fondation, en janvier 1923, de la République du Rif. Cette initiative, audacieuse en pleine ère coloniale, est la principale conséquence de la victoire rifaine d'Anoual contre les troupes espagnoles, en juillet 1921.

L'indépendance territoriale du Rif acquise, Abdelkrim concrétisa son souhait de fédérer l'ensemble des tribus rifaines au sein d'un même Etat.

L'expérience dura plus de trois ans. Dirigée par Abdelkrim, la République du Rif avait une capitale (Ajdir), des institutions, une armée, une monnaie, un drapeau et surtout un territoire acquis grâce à une victoire prestigieuse et historique.

Proclamant sa modernité et son attachement à l'Islam, la République d'Abdelkrim était une menace pour les puissances occidentales colonisatrices, parmi lesquelles la France et l'Espagne, mais aussi pour la monarchie et le Makhzen alaouite, inquiet de voir son autorité sérieusement remise en cause sur le sol marocain.

Les autorités françaises ont donc convenu d'une action commune avec l'Espagne pour éliminer la résistance rifaine. La capitulation d'Abdelkrim El Khattabi, le 27 mai 1926, signifia la fin de la République du Rif.



Que faisait Hassan II au «Club Safari» ?

A l'image de l'opération Condor, qui a vu au début des années 70 les régimes tyranniques d'Amérique Latine oublier leurs conflits et s'unir pour éliminer leurs opposants respectifs, l'Administration américaine a décidé de cloner le même modèle en Afrique du Nord et au Moyen-Orient avec le " Club Safari ".

Ce club formé durant l'ère Carter regroupait le comte Alexandre de Marenches, chef des services secrets français à l'étranger, le traître président égyptien Anouar Sadate, le laqui des sioniste chah d'Iran, Kamal Adham, chef des services saoudiens du roi Fayçal et…le roi Hassan II. Ce cercle allait être dissous après que le journaliste égyptien Mohamed Hassanine Haykal en révéla l'existence.

plus sioniste "americain" que les americains eux-mêmes, Hassan II avait même été derrière l'idée de la création de ce réseau.

Les dernières études du journaliste John K. Cooley publiées sous le titre " CIA et Jihad, 1950-2001 " dévoilent qu'en 1977, le " Club Safari" favorisa la visite de Sadate à Jérusalem e la capitulation du régime de Sadat face `qa la domination juive. Et que c'est bien le roi Hassan II qui organisa une première rencontre secrète entre le général israélien Moshé Dayan et le Vice-Premier ministre égyptien, chargé des services secrets. Toujours dans le cadre des activités du " Club Safari ".



Quand les juifs du Maroc renforcent Israel.

La communauté juive au Maroc compte aujourd'hui environ 4.000 membres. Avant 1948, elle en comptait 70 fois plus, soit environ 270.000 personnes. Comment est-on arrivé à la quasi-disparition de la plus importante communauté juive du Maghreb ?

Pour Robert Assaraf, qui a occupé d'importantes fonctions publiques et privées au Maroc, et Serge Berdugo, président de la communauté israélite marocaine, la véritable raison est religieuse et idéologique : il s'agissait, pour les juifs du Maroc, de rejoindre ce qu'ils considéraient comme leur vraie patrie. Ils émigrent alors massivement, dans la clandestinité, grâce aux efforts conjugués du Mossad dès 1947, secondé par l'Agence Juive en 1949 et la Hebrew immigration assistance society. Tout cela sous se passait sous l'"interdiction" "officielle" aux juifs d'émigrer vers la Palestine occupée par les juifs.

En 1961 - selon le juif Agnès Bensimon, dans son ouvrage «Hassan II et les juifs, Histoire d'une émigration secrète», Hassan II a accordé en masse des passeports collectifs aux juifs, après une transaction de 500.000 dollars en espèces entre des intermédiaires et un prix fixé à 25 dollars par émigrant autorisé à quitter le pays: tout cela - selon Bensimon - est négocié dir+ectement entre Hassan II et le Mossad israeliren.

S'ensuivront, d'après l'auteure, de fructueuses relations entre Hassan II et l'organisation terroriste secrète israélienne.



Que cache l'affaire Tabit ?

Qui ne se souvient de l'affaire Tabit, feuilleton judiciaire de l'année 1993 ? L'ex-commissaire Mustapha Mohamed Tabit avait été exécuté le 5 septembre 1993, sept mois après sa condamnation à mort, pour "attentat à la pudeur, défloration, viol avec violence, rapt et séquestration d'une femme mariée, actes de barbarie, incitation à la débauche entre autres".

Pendant des années, Mustapha Tabit a violé des femmes dans une garçonnière située à Casablanca. Un lieu où elles se rendaient par la force et où de surcroît elles étaient filmées durant les exactions. Ce qui a été le plus grand scandale des années 90 ne défraye plus la chronique aujourd'hui mais soulève toujours des interrogations sur l'implication supposée de hautes personnalités du monde politico-judiciaire.

Car l'ancien commissaire des Renseignements généraux était un homme très puissant à Casablanca. Ses relations étaient nombreuses et surtout haut placées. La disparition de deux des cassettes vidéo de l'affaire n'avait fait qu'alimenter la thèse selon laquelle l'affaire Tabit n'aurait été qu'un prétexte pour dissimuler d'autres affaires plus critiques.

Le scandale a d'ailleurs été très suivi par l'opinion publique marocaine, stupéfaite de découvrir de quoi étaient capables certains serviteurs du Roi.

Si le cas Tabit a été traité sans aucune pudeur par les médias, il a très vite été éclipsé par la justice, laquelle a discrètement classé le dossier juste après que le commissaire a été exécuté.



Qui a comploté en 1963 ?

Deux ans du règne de Hassan II s'étaient à peine écoulés lorsque éclate l'un des plus grands procès politiques du Maroc indépendant.

Il concerne directement le jeune souverain puisqu'on jugea à Rabat un « complot contre la vie du roi ». Les accusés, plus d'une centaine, étaient essentiellement issus de l'Union Nationale des Forces Populaires (U.N.F.P.).

La plupart des dirigeants du parti de l´U.N.F.P ainsi qu'une centaine de militants ont été inculpés pour avoir voulu attenter à la vie de Hassan II.

On décida de juger un complot armé destiné initialement à renverser le régime. Le procès qui s'est ouvert en novembre 1963 a duré plus de cinq mois. Plusieurs inculpés célèbres figuraient sur le banc des accusés parmi lesquels Fqih Basri, Moumen Diouri.

Le verdict du procès aura marqué les esprits par sa sévérité. En effet, plusieurs militants et dirigeants ont été condamnés soit à mort, soit à de lourdes peines de prison. Le « complot de 1963 » a été le premier de l'ère Hassan II.

Celui-ci avait déjà été victime d'un complot en 1960 alors qu'il n'était encore que prince héritier, ouvrant une longue série de complots et de procès qui jalonnèrent son règne
.


FIN









ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ