Hommage à Imache Amar
L’association culturelle «Imache Amar» de la région Aït Mesbah (Ath Douala) rendra hommage, demain lundi, au militant nationaliste Imache Amar, membre fondateur de l’Etoile nord-africaine «ENA». Cet hommage sera abrité par la bibliothèque municipale du village.
Au programme de cette manifestation, les organisateurs signalent une exposition des écrits de Amar Imache, le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du militant au lieu-dit Ikhef ou Guemoun. Par ailleurs, il sera procédé à l’inauguration d’une fresque avec le portrait du militant à Aït Salah, toujours à Aït Mesbah.
Une conférence-débat qu’animera l’auteur, Abdennour Abdesselam, sera l’occasion de revisiter le parcours militant d’Imache Amar. La manifestation culturelle sera clôturée par la présentation d’une pièce de théâtre intitulée «Tagunza» et animée par la troupe théâtrale «Tafrara».
Imache Amar était un militant nationaliste algérien, né le 07 juillet 1895 dans le village d’Aït Mesbah dans la commune d’Ath Douala.
Ce n’est qu’à l’âge de neuf ans qu’il fit son entrée à l’école primaire de Taguemount Oukerrouche, dans la même commune. Il commença à travailler très tôt, d’abord pour aider ses parents puis pour gagner sa vie en tant qu’ouvrier dans les terres fertiles de la région.
Encore jeune, il émigre en France pour y travailler dans un premier temps, et rejoindre, peu à peu, la structure centrale du mouvement nationaliste algérien: l’ENA aux côtés de Messali Hadj. Ainsi, Amar Imache faisait partie de la première génération d’émigrés algériens à rejoindre volontairement la France métropolitaine. Son patriotisme et son dévouement pour la cause nationale lui ont ouvert les portes du comité central de l’Etoile nord-africaine, où il s’imposa rapidement comme secrétaire général et devint rédacteur en chef de son journal El Ouma.
Il plaidait la cause de l’Algérie algérienne et laïque, et pour une prise en compte de l’organisation sociale kabyle «tajmaat» dans la construction d’une Algérie indépendante à caractère social et démocratique. En 1934, il fut arrêté par les autorités françaises et condamné à une peine de 6 mois de prison assortie de 2000 francs anciens.
Après la dissolution de l’ENA, en janvier 1937, due notamment aux multiples divergences qu’il avait avec Messali, Amar Imache avait tenté de créer son propre parti. Cette tentative avait pour objectif de contrecarrer les visées de Messali. Au début des années 1940, il fut arrêté et déporté en Allemagne comme détenu politique.
A sa libération en 1945, après quelques années passées dans des camps de concentration avec des prisonniers russes, il revient complètement boîteux, suite aux multiples épreuves qu’il avait endurées pendant cette détention. En février 1947, il décide de rentrer définitivement au pays natal et rédige une lettre d’adieu à ses compatriotes restés en France. Cette lettre est un appel à l’union, à la fraternité, mais aussi, une mise en garde contre le culte de la personnalité (à l’intention de ceux qui adoraient Messali plus qu’un dieu).
Vivant une retraite dans son village natal, il continue néanmoins à prodiguer ses conseils pendant la guerre de Libération sur la conduite de la lutte. Il meurt le 7 février 1960 à l’âge de 65 ans.